Nombre de grandes infrastructures ferroviaires ont une vocation économique et d'aménagement du territoire supranationale. Certaines s'inscrivent d'ailleurs dans des projets clairement identifiés comme européens, je prendrai l'exemple du Kiev-Lisbonne, dont une section majeure traversera notre pays de part en part – le barreau Est-Ouest mentionné à l'alinéa 11 y participe d'ailleurs. Or nulle part l'Europe n'apparaît dans cet article 11. Chaque pays recherche son propre mode de financement des infrastructures de transport qui concernent son territoire, nous venons de le voir pour les routes.
L'élargissement ayant pratiquement abouti, n'est-il pas temps pour l'Union de recycler une partie des fonds structurels et du fonds de cohésion en faveur d'une contribution européenne aux infrastructures qui, par leur nature, sont de dimension européenne ? Est-ce aux seuls usagers de payer les infrastructures ferroviaires ? Si tel n'est pas le cas, on ne voit pas pourquoi le contribuable français devrait être seul à financer ce qui contribuera aussi largement au développement économique de la Slovaquie et du Portugal.
L'Europe en tant que telle doit s'interroger sur les grandes infrastructures qui sont à son échelle. N'est-ce pas à la présidence française d'introduire cette question au Conseil européen ? Je verse cette réflexion au débat à l'attention de M. le secrétaire d'État, afin de connaître les intentions de la France à cet égard.