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Intervention de Jean Lassalle

Réunion du 20 janvier 2009 à 9h30
Réduire l'empreinte écologique de la france — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

Monsieur le président, monsieur le ministre d'État, monsieur le président de la commission, mes chers collègues, je partage la préoccupation tendant à nous sensibiliser à l'empreinte écologique, donc à changer d'attitude par rapport à nous-mêmes, à ceux qui nous suivrons et, bien entendu, à la Terre qui nous réunit tous.

Le problème n'est pas nouveau. J'essaierai de m'exprimer sans agacer, car, nous sommes tellement proches sur de nombreux sujets qu'il serait dommage de ne pas nous comprendre. Ce qui me fait le plus peur dans cette démarche, c'est son caractère bureaucratique et très centralisé, qui est, à mon avis, fort loin de ce que devrait sous-tendre cette disposition : c'est-à-dire une appropriation par les territoires eux-mêmes à l'intérieur des pays et par les pays eux-mêmes au sein des continents et du monde. Malheureusement, nous en sommes très loin.

La prise de conscience a lieu, c'est indéniable. Je me trouvais, peu avant la Noël, à une réunion du Conseil de l'Europe. Une vive discussion s'est engagée entre le ministre géorgien et le ministre russe, qui ont failli en venir aux mains. En effet, le ministre géorgien reprochait au ministre russe non d'avoir envahi, l'été dernier, son pays, d'avoir tué des personnes et d'avoir saccagé des villes, mais d'avoir détruit un parc national. Aussitôt, le ministre russe s'est levé en disant qu'il ne pouvait pas supporter d'être aussi sévèrement critiqué devant une instance internationale. C'est dire l'esprit qui s'est emparé aujourd'hui de la réflexion dans le monde.

Je respecte les parcs nationaux. J'ai été président de l'un d'entre eux. Mais je tenais à vous dire à quel point, finalement, l'homme paraît étranger à cela.

Je vous connais maintenant, monsieur Cochet. J'admire franchement votre culture et votre capacité à faire passer les idées.

L'empreinte écologique, si elle est mise en oeuvre, doit concerner aussi les 60 % du territoire français qui n'abritent plus que dix millions d'habitants. Certes, parmi eux, il y a les agriculteurs. Je ne partage pas les pratiques des gros agriculteurs, car je crois – j'ai été formé à cette idée – en une agriculture familiale, qui a su nourrir notre pays. C'est dans ce sens qu'il y a un travail pédagogique et d'explication très important à accomplir. Mais, attention, les agriculteurs disparaissent à une vitesse vertigineuse. On ne compte plus, en France, que 250 000 exploitations, alors qu'on en dénombrait quatre millions en 1960 ! Si on faisait l'empreinte écologique de ces territoires sur lesquels ne vivent même pas dix millions d'habitants, mais qui représentent 60 % de notre pays, on se rendrait alors compte que deux planètes sont inutiles et que la France se contenterait de beaucoup moins. Il conviendrait donc d'intégrer, comme le disait d'une certaine manière et avec beaucoup de justesse le président Patrick Ollier tout à l'heure, l'ensemble des caractéristiques et des éléments qui doivent fonder cette proposition.

Il me reste quarante secondes pour dire que, pour mettre en oeuvre la directive Habitats, par exemple – qui concerne 15 % du territoire français, qui est donc une loi d'exception,…

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