Pas du tout. En réalité, c'est pour tenir compte de la fragilité de ces chaînes de la TNT, récentes et fondées sur un modèle économique très différent de celui qui prévalait jusqu'à présent. Cette fragilité tient à trois raisons.
Premièrement, ces chaînes engagent des dépenses élevées résultant de leur approvisionnement en programmes, de leur coût de diffusion et de leur masse salariale. Dans le même temps, leurs recettes sont subordonnées à leur capacité à capter une part du marché des recettes publicitaires, alors qu'elles se heurtent, sur ce terrain, à la concurrence d'autres modes de communication.
Deuxièmement, les nouvelles chaînes numériques terrestres doivent faire face à une progression très forte du marché publicitaire sur Internet.
Enfin et surtout, elles doivent consentir de lourds investissements pour la couverture quasi complète du territoire selon un calendrier anticipé par rapport à ce qui avait été prévu.
Cette fragilité du modèle économique des nouvelles chaînes de la TNT nécessite qu'elles soient pleinement soutenues par des groupes à l'assise financière solide. Si l'on s'avisait de leur imposer une modification de leur actionnariat, alors qu'elles sont en pleine croissance et en situation de fragilité, on menacerait directement la diversité et le pluralisme qui ont résulté de la multiplication des chaînes numériques. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.) Mais si ! L'accroissement de l'offre entraîne une augmentation de la concurrence.
C'est pour que l'actionnariat des nouvelles chaînes numériques reste stable et que le pluralisme continue à être garanti que le Gouvernement est favorable au relèvement du seuil d'audience de 2,5 % à 8 %.