Il fallait également appliquer les 35 heures dans leur totalité : on sait combien cela coûte encore à la collectivité, alors que, si mes souvenirs sont exacts, vous aviez bénéficié, chaque année pendant toute cette période, d'un taux de croissance de plus de 3 %, que vous avez peu ou mal utilisé à la réduction de la dette et pour redynamiser notre pays. Vous le voyez, rien n'est simple. Le débat d'orientation budgétaire d'aujourd'hui est particulièrement important et intéressant et nous place en effet devant nos responsabilités, mais avec au moins, cette fois-ci, des budgets sincères. Du reste, nous l'avons bien vu ce matin, lors de la présentation, par Éric Woerth, de la loi de règlement de 2006.
Pour répondre aux attentes des Français − le Président de la République a d'ailleurs été clair à cet égard −, nous devons nous focaliser sur trois priorités : davantage de croissance, davantage d'emplois, davantage de cohésion sociale. Ces objectifs ne peuvent pas être atteints si l'État prélève plus, dépense inutilement et ne s'interroge jamais sur le bien-fondé de son action.
Les mesures fiscales du projet de loi sur le travail, l'emploi et le pouvoir d'achat, que nous allons, je l'espère, adopter ce soir en première lecture, sont un signe fort. Ces dispositions permettront de soutenir, dès 2008, le revenu des ménages et la consommation. Elles allègent le coût du travail pour les entreprises afin de leur permettre de développer l'emploi durable. Les premières mesures fiscales entreront en vigueur dès l'automne 2007. Mes chers collègues, voilà ce que j'appelle agir au service des Français. Voilà surtout les réponses que les Français attendent de nous.
Mais ce débat d'orientation budgétaire doit également permettre aux parlementaires que nous sommes de regarder plus loin. Notre rôle, monsieur le ministre, est de travailler activement et profondément à atteindre les objectifs de réduction de dette de 60 % du PIB en 2012 au plus tard. Au début de 2007, la croissance française est comprise entre 2 % et 2,5 % en rythme annuel. Je suis convaincu que, pour la croissance, les mesures prises par notre majorité et votre gouvernement seront le vecteur d'un rythme soutenu. En 2008, l'activité économique s'accélérera ainsi, du fait notamment des premiers effets de la politique économique du Gouvernement.
Quels sont les piliers d'un tel plan pour la France ? Pour atteindre cet objectif, le Gouvernement doit d'abord poursuivre la politique de maîtrise des dépenses publiques. Cette stratégie doit assurer la réduction de la dette publique et l'équité intergénérationnelle, tout en améliorant l'efficacité de l'État et celle des services publics. Nous serons, en tant que parlementaires, au coeur de ce projet que nous soutiendrons et auquel, je le sais, les Français sont favorables. Voilà le premier objectif que l'État doit s'assigner.
Le second aspect n'est pas plus négligeable : les finances sociales seront la cheville ouvrière d'une bonne et saine gouvernance financière de notre pays. Maintenons cet impérieux effort de la maîtrise des dépenses d'assurance maladie. Souvenez-vous que, dès 2006, après le vote de l'ONDAM, les dépenses d'assurance maladie avaient dépassé 1,2 milliard d'euros. Il faut donc agir, maîtriser, mais aussi compléter notre action par des mesures structurelles. Une meilleure régulation de l'assurance maladie et l'instauration d'une franchise pour financer les dépenses nouvelles permettront ainsi de maîtriser les dépenses d'assurance maladie.
La politique familiale constitue un autre poste des finances sociales. Longtemps, les chemins des familles et de l'État se sont croisés sans jamais vraiment se rencontrer. Pour avoir discuté avec des familles et des représentants d'associations, je peux en témoigner : les signes que l'État enverra sont attendus. Vous me confirmerez, je l'espère, que notre politique familiale sera dynamique, riche et ambitieuse, à l'image de ce que le Président de la République a dit, pendant la campagne, sur les « orphelins de seize heures trente », sur la création des crèches d'entreprise et sur les structures d'accueil de la petite enfance. Vous le savez, c'est la deuxième de nos priorités.
Enfin, il s'agira de poursuivre la réforme des retraites. La loi d'août 2003 a marqué une première étape courageuse, décisive, mais nous avons un prochain rendez-vous en 2008. Il nous faudra, avec l'aide des travaux du COR et en concertation avec les partenaires sociaux, établir un nouveau diagnostic, en toute transparence. Monsieur le ministre, j'espère que, là aussi, vous saurez répondre à nos attentes. Nous aurons à coeur d'être des protagonistes éclairés et avisés, de promouvoir cet effort et ce travail de réforme de l'État, de modernisation de ses structures. Nous avons vu, ce matin, que la LOLF en est un outil particulièrement pertinent. Je suis convaincu, monsieur le ministre, que la création de votre ministère du budget, des comptes publics et de la fonction publique, et votre connaissance des dossiers, nous permettront d'effectuer un travail sérieux et efficace. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)