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Intervention de Laurent Hénart

Réunion du 16 juillet 2007 à 15h00
Débat d'orientation budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Hénart :

Je constate avec plaisir votre présence dans l'hémicycle, mais, comme je ne dispose que de cinq minutes et que je voudrais les consacrer à mon propos, nous reprendrons ce dialogue à l'issue de la séance, si vous le voulez bien. (Rires.)

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement, mes chers collègues, nombreux sont les intervenants qui l'ont noté, ce débat d'orientation budgétaire est plus stratégique que d'autres, puisqu'il intervient au début de la législature et qu'il a lieu dans l'éclairage particulier de l'engagement − pris par le chef de l'État lorsqu'il était candidat et par la majorité qui le soutient − d'un retour à l'équilibre et d'un désendettement suffisant pour passer, avant la fin de la législature, sous la barre des 60 %.

Je souhaiterais faire trois remarques : la première à propos de l'État, et les deux autres à propos des comptes des collectivités locales et de la sécurité sociale, dont l'addition est d'ailleurs bien plus importante que le seul budget de l'État.

En ce qui concerne le budget de l'État, mon intervention ira un peu dans le même sens que celle de Béatrice Pavy : j'invite moi aussi à une véritable dynamique des dépenses. Nous devons notamment, grâce à des redéploiements, faire en sorte de tenir d'autres engagements que ceux de maîtrise du déficit de l'État que nous avons contractés au niveau européen et qui, s'ils sont indispensables, ne sont que financiers. J'en conçois deux. Le premier, tout aussi important, est celui que nous avons souscrit, dans le cadre de l'engagement de Lisbonne, pour un effort en matière de recherche et développement. Il s'est traduit, pendant la campagne, par l'annonce d'une augmentation de 50 % des moyens de l'enseignement supérieur et de la recherche. C'est grâce à l'investissement dans la durée − dans le cadre d'une loi de programmation qui pourrait utilement faire suite à celle sur l'autonomie des universités − que nous pourrons avoir les moyens et la matière grise, aussi bien pour la recherche publique que pour la recherche privée, aussi bien pour la recherche d'établissement que pour celle en université. Cela nous garantira une croissance fondée sur l'innovation et la compétitivité, qui, à l'heure de la mondialisation, est le seul levier utile face à des pays émergents où les salaires sont vingt fois plus faibles que chez nous.

D'autre part, il est tout aussi important que nous respections jusqu'à leur terme les engagements que nous avons souscrits dans le plan de cohésion sociale et qui, en matière de baisse du chômage, ont commencé à porter leurs fruits, puisque, depuis deux ans, on compte près de 500 000 chômeurs en moins inscrits à l'ANPE et près de 500 000 cotisants en plus recensés par l'ACOSS, percevant des salaires, versant des cotisations et contribuant au fonctionnement de notre économie par leur consommation et par les impôts qu'ils acquittent. Il paraît donc important que cette loi de programmation, qui doit encore se dérouler sur trois exercices, puisse nous permettre d'atteindre les objectifs que nous nous étions fixés : parvenir à un taux de chômage de 6 ou 7 %, proche du plein emploi ; améliorer la formation des jeunes par le développement de l'alternance, pour rapprocher l'offre de formation des besoins des employeurs − car, outre le chômage, c'est un des maux français que d'avoir des offres non pourvues − ; enfin, et surtout, il faut continuer l'effort engagé en matière de logement et rattraper le retard des années 1999-2001 par la poursuite d'un ambitieux programme de construction, aussi bien de logements sociaux que de logements privés. De ce point de vue, les mesures prises en matière de crédit d'impôt pour les intérêts d'emprunt liés à l'acquisition d'un logement sont complémentaires et non pas concurrentes de l'effort en faveur du logement social. Voilà ce que l'on peut dire de la dynamique de redéploiement des fonds : je suis bien conscient que la norme de dépense zéro volume…

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