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Intervention de Henri Nayrou

Réunion du 16 juillet 2007 à 15h00
Débat d'orientation budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHenri Nayrou :

…comme si le discours incantatoire du candidat Sarkozy sur la valeur travail était oublié sitôt la porte de l'Élysée franchie, comme si l'opinion publique était anesthésiée pour quelques mois encore, vous poussez le cynisme à un niveau rarement atteint en commençant, à peine installés, par dépenser plus de treize milliards d'euros en faveur, qui plus est, des contribuables les moins défavorisés, ce qui fait beaucoup, beaucoup d'argent pour un petit, petit nombre de bénéficiaires.

Le bouclier fiscal est passé officiellement à 50 % pour la presse, mais à 39 % subrepticement pour vos amis. L'impôt de solidarité sur la fortune a rétréci après son passage dans la machine à recycler les consciences et les calculatrices – voire les calculateurs. Les gros patrimoines sont désormais exonérés de droits de succession. Vous auriez pu choisir de dépenser ces 13 milliards d'euros pour relancer le pouvoir d'achat des plus pauvres – qui sont aussi, comme le rappelait Coluche, les plus nombreux –, donnant ainsi, pour une fois, un sens concret aux promesses faites par votre candidat aux gens qui travaillent en se levant tôt le matin.

Nous en aurions pris acte avec satisfaction et, du coup, le débat d'orientation budgétaire aurait été plus aisé, monsieur le ministre du budget improbable, des comptes publics en détresse et de la fonction publique en péril !

Mais on ne va pas vous plaindre, parce que, d'une part, vous avez choisi votre voie et que, d'autre part, vous ne vous êtes pas opposé à la distribution insensée de ces treize milliards d'euros, qui est pourtant un non-sens à la fois économique et social.

De toute évidence, c'est plus le dogmatisme idéologique qui semble guider les choix gouvernementaux que le souci de maîtrise des comptes, voire l'intérêt général du pays. Bref, le moins que l'on puisse dire, c'est que les premières données de l'exécution budgétaire de 2007 ne sont pas satisfaisantes et que la situation précaire des comptes de l'État n'incline pas à l'optimisme.

Après avoir baissé pour la première fois de 1,4 point entre 1999 et 2001, la dette publique a explosé en cinq ans. Je voudrais, à ce propos, apporter trois précisions à M. le rapporteur général du budget, qui vient d'expédier ce débat sans note, ce qui revient à descendre le Galibier sans frein.

La première, c'est que, ces quinze dernières années, la dette a augmenté en moyenne de 1,1 % sous la gauche et de 2,8 % sous la droite.

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