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Intervention de François de Rugy

Réunion du 16 juillet 2007 à 15h00
Débat d'orientation budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

Voulez-vous que, au moment où tout le monde parle de développement durable, les régions – et je précise que je ne suis pas un élu régional – arrêtent d'investir dans les trains express régionaux ? Sur l'ensemble du territoire, des élus locaux, toutes tendances politiques confondues, demandent, sur l'insistance des habitants, davantage de dessertes, car les trains sont de plus en plus fréquentés, voire saturés.

À ce propos, je vais vous poser une question concrète à laquelle j'aimerais obtenir une réponse précise, monsieur le ministre. À Nantes, nous avons le projet de rouvrir une ligne de chemin de fer vers le nord du département, où la population augmente. Pour ce projet, élaboré avec la région, le département et la communauté urbaine de Nantes Métropole, nous espérons un financement de l'État à hauteur de 30 %. Pouvez-vous nous indiquer si l'État tiendra ses engagements inscrits dans les contrats de projet État-régions ou si nous devons nous attendre à de nouveaux désengagements ?

J'en viens à la deuxième solution, quasiment présentée comme une recette miracle, pour financer vos cadeaux fiscaux aux plus aisés. Je veux parler du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

Une remarque sur la forme, tout d'abord. Dans son rapport, M. Carrez indique que l'économie réalisée par cette mesure est évaluée à 1 milliard d'euros par an, soit à peine 10 milliards en dix ans, alors qu'il s'agit tout de même, je le rappelle, de supprimer 350 000 postes ! Il faut comparer ces 10 milliards aux 150 milliards au bas mot que vont vous coûter, au cours de la même période, les cadeaux fiscaux octroyés par le projet « Travail, emploi et pouvoir d'achat ». En outre, le rapporteur général explique combien une telle politique est difficile à mener si on l'applique de façon autoritaire.

Sur le fond, vous ne pouvez pas continuer à esquiver nos questions, comme ce fut le cas lors d'un certain débat télévisé. J'espère en tout cas que vous ne nous ressortirez pas l'argument selon lequel c'est en réduisant le nombre des douaniers que l'on réglera le problème budgétaire. Ce n'est pas sérieux.

La semaine dernière, Mme Lagarde nous a conseillé de nous rendre à la gare du Nord, fréquentée par les pauvres exilés fiscaux qui viennent passer le week-end en France. En tout cas, ce matin, lorsque j'ai pris le train à la gare de Nantes, les voyageurs que j'ai rencontrés ne m'ont pas parlé du bouclier fiscal, mais de la prochaine rentrée scolaire, de l'accueil dans les crèches, de l'accueil dans les écoles, ou bien des cantines. En tant qu'élus locaux, vous savez très bien que les dépenses réalisées dans ces domaines ne sont pas pharaoniques et excessives, mais qu'elles répondent à la demande des habitants.

Le problème se pose dans les mêmes termes s'agissant des fonctionnaires de l'État. Dans quels services allez-vous supprimer ces postes : dans les écoles, la police, les prisons, les tribunaux ? Lors d'un récent débat, M. Wauquiez, porte-parole du Gouvernement, a osé suggérer de supprimer des postes au ministère de l'environnement, alors même qu'il s'agit de la plus petite administration de l'État et que vous nous avez vendu la création d'un grand ministère de l'écologie et du développement durable !

Vous me répondrez sans doute que la gauche critique la majorité, mais qu'elle n'a rien à proposer. Nous jouons notre rôle d'opposant, c'est vrai, mais nous avons aussi des propositions.

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