Je soutiens bien évidemment l'amendement de notre collègue Germinal Peiro. Votre argumentation, monsieur le rapporteur, ne me semble pas pertinente. Je vous rappelle que l'estuaire de la Gironde est l'un des derniers estuaires encore protégés. Il a été très largement défiguré, notamment par l'extraction des graves ; les péniches bousculent la vie des frayères et détruisent les berges et les rivages de l'estuaire.
Les estuaires sont des écosystèmes extrêmement fragiles. Dois-je rappeler à notre ministre qui connaît bien l'estuaire de la Gironde l'existence de projets qui ressortent de temps en temps, comme le projet du pont du Verdon sur l'estuaire, qui devrait relier les deux rives. Si un pont est construit à cet endroit, ce sera la fin du bouchon vaseux. Or ce bouchon retient le cadmium relâché par l'usine SAFT, qui fabriquait des piles. Ce n'est donc pas cela, un milieu naturel au sens où nous l'entendons aujourd'hui. Souvenons-nous des bagarres qui ont eu lieu, dans cet hémicycle, autour de l'application de la directive Habitat ou Natura 2000. Souvenons-nous aussi de l'attitude du port de Bordeaux qui gère l'estuaire et qui a refusé de mettre en oeuvre cette directive.
La proposition de Germinal Peiro va tout à fait dans le sens de la protection de l'estuaire de la Gironde. Je rappelle à M. le ministre des transports – qui, en tant qu'élu de la région le sait parfaitement –, que si le grand contournement a été mis en péril par le travail des associations et des habitants, c'est parce qu'il conduisait à une destruction pure et simple d'un des derniers estuaires protégé par la convention de Ramsar. Peu nombreux sont les estuaires qui bénéficient de cette protection. C'est la raison pour laquelle il faut l'inscrire dans la loi.