Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Yves Bur

Réunion du 29 octobre 2007 à 18h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2008 — Article 39

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Bur, rapporteur de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, pour les recettes et l'équilibre général :

pour les recettes et l'équilibre général. L'amendement n° 632 rectifié est important, et je tiens à expliquer pourquoi M. Jean-Pierre Door l'a fait adopter par la commission.

Cet amendement regroupe au sein de l'article L. 5125-11 du code de la santé publique les règles applicables à la création et à l'ouverture d'une officine de pharmacie, dont une partie est placée par le projet de loi à l'article L. 5125-3. Il clarifie également la rédaction de la loi et remet en forme le dispositif du Gouvernement donnant la priorité aux ouvertures d'officines par transfert ou regroupement.

L'amendement permet d'indiquer qu'il peut être procédé à une ouverture d'officine selon trois procédés : par création, par transfert ou par regroupement.

Les conditions diffèrent selon que la commune a plus ou moins de 2 500 habitants recensés et selon qu'elle est dépourvue ou non d'officine de pharmacie. Dans les communes ayant au moins 2 500 habitants et qui sont dépourvues d'officine, une ouverture ne peut être autorisée que par voie de transfert d'une officine installée dans une autre commune. Dans les communes d'au moins 2 500 habitants disposant d'au moins une officine, l'ouverture d'une nouvelle officine peut être autorisée à raison d'une autorisation par tranche complète de 3 500 habitants recensés, mais cette ouverture doit se faire par voie de transfert ou de regroupement. Dans les communes de moins de 2 500 habitants qui viennent à perdre leur dernière officine à la suite d'une cessation définitive d'activité, l'installation d'une officine peut être autorisée par voie de transfert, à condition que la population desservie par cette officine soit au moins égale à 2 500 habitants.

Dans tous les cas, une ouverture par voie de création ne peut être autorisée que dans les communes dépourvues d'officine et dans les zones franches urbaines, les zones urbaines sensibles, les zones de redynamisation urbaine ou les zones de revitalisation rurale, ces dernières ayant été ajoutées par un amendement. En outre, deux conditions doivent être réunies pour la délivrance d'une licence : premièrement, les seuils de population de 2 500 ou 3 500 habitants doivent être vérifiés depuis au moins deux ans à compter de la publication d'un recensement général ou d'un recensement complémentaire de l'INSEE ; deuxièmement, aucune décision autorisant cette ouverture ne doit avoir été prise dans ce délai de deux ans par voie de transfert ou de regroupement.

Par ailleurs, le dernier alinéa de l'article 39 gèle, à titre transitoire, les créations d'officine pendant une durée de deux ans à compter du 1er janvier 2008 pour tenir compte des variations de population recensée les plus récentes. Cette période de deux ans pourra être mise à profit pour évaluer le nouveau dispositif législatif encadrant les ouvertures d'officines.

Pardonnez-moi, chers collègues, d'avoir été long, mais il me semblait nécessaire d'expliquer cet amendement, qui réécrit une partie du texte.

J'en profite pour ajouter, à titre personnel, que nous avons à choisir entre deux dispositions : soit nous organisons une situation en pleine évolution, dans laquelle les plus petites officines auront de plus en plus de difficulté à garder leur place sur le marché, soit nous laissons faire le marché et, à l'horizon de deux ou trois ans, ces petites officines disparaîtront.

Un des buts du Gouvernement est de diminuer le coût de distribution, c'est-à-dire de diminuer les marges. Je suis néanmoins préoccupé à l'idée que le coût de ces transferts et de ces évolutions pour les grandes pharmacies risque de se traduire par un renchérissement des prix. Je ne suis pas certain, en effet, qu'on ne viendra pas nous expliquer un jour, comme c'est déjà le cas à présent, que la survie de telle officine ou de telle grande pharmacie ne sera possible qu'au prix du maintien des marges – c'est-à-dire que les députés seront peut-être l'objet de démarches moins nombreuses, mais tout aussi pressantes qu'aujourd'hui.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion