Je ne comprends pas pourquoi vous ne nous avez accordé qu'une suspension de cinq minutes alors que nous avions demandé dix minutes, monsieur le président. Chacun des groupes devrait être respecté comme il se doit, d'autant plus que nous débattons d'un texte important, puisque relatif à une loi constitutionnelle. Or j'ai observé que vous accordiez la parole de façon quelque peu flexible. Je vous demande donc, monsieur le président, le même traitement pour le groupe Nouveau centre que celui réservé à chacun des autres groupes, afin que chacun puisse s'exprimer pleinement et sereinement sur ces questions extrêmement importantes. (Applaudissements sur les bancs du groupe Nouveau Centre.)
Ce qu'il est convenu d'appeler la « règle d'or » constitue un engagement que nous devrions prendre – je le dis à l'intention de nos collègues socialistes – devant les Français. Comment accepter l'idée qu'en matière de santé, on reporte sur les générations futures les décisions que nous devrions prendre aujourd'hui ? C'est un problème de responsabilité qui nous est posé. Oui ou non, allons-nous consacrer devant les Français la règle fondamentale consistant à ne pas creuser les déficits indéfiniment, comme nous le faisons malheureusement depuis vingt-cinq ans ? (Applaudissements sur les bancs du groupe Nouveau Centre.) Allons-nous enfin prendre la responsabilité collective d'adopter ce principe déjà en vigueur dans les collectivités territoriales ? Rajouter chaque année 20 milliards d'euros au déficit n'est pas acceptable !
Cet effort de rigueur budgétaire, nous en avons également pris l'engagement auprès de l'Union européenne. Il ne s'agit pas d'aliéner les responsabilités du Parlement, mais simplement d'exercer ensemble une responsabilité à l'égard des Français, concrétisée par des choix politiques, notamment l'inscription de cette règle fondamentale en matière de déficit – qu'on l'appelle « règle d'or » ou autrement. Nous devons avoir une conception pluriannuelle car il peut y avoir des retours de croissance, mais aussi des périodes difficiles à traverser du fait du renchérissement durable du coût des énergies et des matières premières, ou du fait de crises financières.