On peut certes mettre en avant le caractère scandaleux des « paquets » ainsi négociés. Reste que l'État français, par l'intermédiaire de ses représentants, je le répète, s'est élevé contre l'attribution d'une rémunération qui, au final, aura été diminuée des deux tiers.
Enfin, vous avez tous fait allusion au dispositif mis en place par le Président des États-Unis d'Amérique dans le cadre du TARP, autrement dit du paquet financier destiné à soutenir certains établissements financiers et bancaires en difficulté. Trois d'entre eux sont obligatoirement soumis au dispositif qui plafonne à 500 000 dollars la rémunération annuelle fixe des dirigeants, autrement dit compte non tenu de la rémunération variable sur laquelle il resterait un certain nombre de choses à dire. Rappelons que les trois établissements en question sont confrontés à des difficultés financières énormes, ce qui n'est le cas d'aucun établissement bancaire français – ni d'aucun groupe automobile français.
Mais surtout, il convient de veiller très attentivement à ce que l'on fait si l'on souhaite que les établissements financiers rassemblent les meilleurs talents, les meilleurs dirigeants. Or, que constate-t-on aux États-Unis ? Les établissements financiers qui ont bénéficié du soutien de l'État en contrepartie, notamment, de contraintes en matière de rémunérations, s'empressent de rembourser dans les meilleurs délais les financements dont ils ont bénéficié, au risque de mettre en péril les actions de relance qui s'imposent – à l'instar de celles que prévoient notre plan de relance de l'économie et notre plan de soutien aux fonds propres des banques, et qui visent à financer l'économie française.
Pour finir, et sans vouloir polémiquer, parler des gros patrimoines, des gros patrons, du grand capital, c'est franchement un langage d'autrefois. (Protestations continues sur les bancs des groupes SRC et GDR.) Surtout, de quoi avons-nous envie ? D'une économie qui fonctionne, qui produise des emplois, qui attire des talents ! Pour cela, il faut donner envie à ces talents de rester sur le territoire français et de ne pas se délocaliser pour créer des emplois ailleurs. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)