Alors que pratiquement tous les Français sont frappés, jamais les avantages salariaux de toute nature n'auront été aussi importants pour quelques dirigeants. L'injustice fiscale et sociale, l'injustice que constitue la disproportion des rémunérations sont, dans ces conditions, inacceptables et insupportables. C'est pourquoi nous vous proposons, par nos propositions de loi, d'y mettre fin. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
La deuxième raison, c'est que vous vous retrouvez en situation de très grande faiblesse par le fait que vous persistez à traiter la crise comme une simple parenthèse, attendant qu'elle passe pour en revenir à l'état de choses antérieur. Or nous pensons, nous, que c'est dans la crise qu'il convient de remédier à un certain nombre de dysfonctionnements profonds qui en sont à l'origine.
Je ne reviendrai pas en détail sur les dysfonctionnements du système financier international, du système monétaire international – il n'existe même plus ! – ou du commerce international. Je parlerai en revanche de la distorsion des rémunérations entre la base et le sommet de la hiérarchie des entreprises, elle aussi à l'origine du phénomène. À l'image de ce qui existait dans d'autres pays, c'est au cours de ces dernières années que les salaires des grands patrons français ont le plus augmenté. Il faut remédier dès à présent à cette situation, et c'est la raison pour laquelle nous faisons avec ce texte de vraies propositions pour que cessent demain, au sortir de la crise, l'injustice fiscale et l'injustice sociale, insupportables quelle que soit la conjoncture. Tel est le sens de notre proposition de loi ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Vous refusez le débat, mais vous n'empêcherez pas qu'il ait lieu dans le pays, car ce que nous disons ici n'est que l'écho de ce qu'éprouvent les Français qui nous regardent et qui doivent se battre, jour après jour, pour défendre leur emploi ou obtenir des indemnisations décentes à la suite de leur licenciement. Ces Français qui se battent pour quelques milliers d'euros ne peuvent supporter que certains dirigeants partent avec des centaines de millions. À cette situation, vous ne répondez que par votre absence sur ces bancs, et vous avez tort ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)