Mme Branget a tenu des propos assez durs, dénonçant des postures prétendument idéologiques ou politiciennes. Vous pourriez, ma chère collègue, interroger à cet égard M. Méhaignerie, qui fut naguère un grand ministre de l'aménagement du territoire. Il qualifie le projet de canal Rhin-Rhône à grand gabarit d'« éléphant blanc », et c'est bien ce qu'il est, en effet : un rêve de technocrate !
Étudier les dossiers sur le papier ne suffit pas : il faut se rendre sur le terrain pour comprendre ce qu'un tel projet signifierait en termes d'impact écologique. Dans la vallée du Doubs, le paysage est très accidenté, si bien qu'à Belfort, le seuil est considérable : pour l'atteindre, il faudrait construire des dizaines d'écluses de plus de trente mètres, aussi hautes que des immeubles de dix étages ! (Protestations sur plusieurs bancs du groupe UMP.) Proposer de nouvelles études au sujet d'un canal Rhin-Rhône à grand gabarit en passant par le Doubs n'a pas de sens : depuis plus de trente ans, il y a eu des dizaines d'études, toutes plus détaillées les unes que les autres, et qui ont constamment conclu qu'un tel projet serait une catastrophe écologique.
Je comprends que M. le rapporteur, M. le président de la commission, voire M. le secrétaire d'État, ménagent, pour des raisons internes à la majorité, la chèvre et le chou – ce disant, je ne vous incrimine pas plus que les autres, madame Branget – ; mais, je le répète, même M. Méhaignerie est contre un tel projet.
Étudions néanmoins la possibilité d'un passage par la Moselle : le terrain y est plus plat,...