Quant à la décision de l'Union africaine, elle a été prise sans aucune consultation préalable des chefs d'État et n'a servi qu'à dissimuler certaines situations qui la gênaient plus particulièrement. Il faut cesser d'invoquer des motivations aussi caricaturales. Les données géostratégiques, que j'ai quelques raisons de connaître, ont beaucoup évolué : le canal du Mozambique peut désormais être surveillé par satellite beaucoup plus aisément qu'à partir de navires ou même de radars.
Venons-en à la consultation elle-même. Elle ne constitue pas une pure formalité : un vote ne peut jamais être considéré comme acquis. La démocratie impose de prendre en compte certaines réalités. C'est la raison pour laquelle nous avons veillé à ce que les Mahorais soient informés de toutes les conséquences que pourrait avoir leur vote : un vote négatif les laisserait dans la situation actuelle ; un vote en faveur de la départementalisation aboutirait à renforcer certaines responsabilités et à faire évoluer de manière très marquée des habitudes et des règles. Nous avons donc envoyé des documents à chaque électeur et il a été demandé au préfet de veiller à ce que chacun ait parfaitement connaissance des enjeux de cette consultation. C'est ainsi que nous cherchons le consensus, monsieur Paul.
Le calendrier est précis mais il est aussi serré, je le reconnais, monsieur Dosière. S'il en est ainsi, c'est que nous devons répondre à une attente de la population mahoraise et montrer que nous ne laissons rien dans le flou. Comme M. Quentin l'a souligné, c'est aussi parce que nous voulons avancer de façon raisonnable.
Vous regrettez, madame Pinel, que certaines mesures soient étalées dans le temps.