De plus, le pragmatisme dans les relations internationales a fini par faire reconnaître toute la force juridique du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes qui a acquis valeurs de jus cogens, alors que l'intangibilité des frontières coloniales reste un principe applicable seulement en Afrique, et surtout de manière aléatoire, ou en tout cas erratique.
Pour l'avoir bien compris, mon ami, ici présent, François Bayrou, le président du MODEM, par fidélité à la vision du regretté Alain Poher, ancien président centriste du Sénat, s'est placé depuis longtemps aux côtés des Mahorais. Désormais, nous pouvons compter en plus sur le soutien déterminant de l'actuel Président de la République, M. Nicolas Sarkozy, initiateur du Pacte pour la départementalisation de Mayotte.
Ainsi, un demi-siècle après la formulation de son inlassable aspiration au statut départemental, Mayotte voit enfin sa volonté prise en considération. Au nom de l'ensemble des Mahorais, je vous adresse solennellement, monsieur le président, madame la ministre, les assurances de notre profonde reconnaissance et de notre réelle fierté d'appartenir à un grand pays démocratique comme le nôtre.
Après la justification de l'organisation du référendum, il importe maintenant de motiver notre approbation sans réserve du processus de départementalisation engagé.
Hier à contre-courant des indépendances, aujourd'hui à l'opposé de Saint-Pierre-et-Miquelon, de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy qui ont quitté le cadre départemental, Mayotte mise encore et toujours sur la départementalisation à l'heure où les départements de la Guadeloupe, de la Martinique et de la Guyane sont tentés par une certaine forme de dépassement du régime départemental actuel.
Nul doute que ces départements n'ont pas la même expérience douloureuse de l'autonomie que celle vécue par Mayotte de 1946 à 1975 dans le cadre du territoire d'outre-mer des Comores.