Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, les attentats du 11 septembre ont servi de prétexte pour justifier un nouvel ordre mondial fondé sur la loi du plus fort, la domination et la peur de l'autre. Ils ont également suscité – à juste titre, soulignons-le – une mobilisation sans précédent dans la lutte contre le terrorisme, laquelle a connu une accélération vertigineuse.
Les législations antiterroristes d'exception se sont ainsi répandues comme une traînée de poudre au niveau international, communautaire et national. Désormais, les législations sécuritaires tendent à se pérenniser, et la lutte antiterroriste devient un élément contextuel de tous les systèmes juridiques. Cette proposition de loi en fournit un exemple frappant.
Le terrorisme, sous toutes ses formes, où qu'il se produise et quels qu'en soient les responsables, ne saurait être justifié. Notre détermination à l'éradiquer ne doit pas être mise en doute. Mais, justement parce que l'enjeu est grave, nous refusons d'envisager les relations internationales sous le seul angle des rapports de force sécuritaires et guerriers.