Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État, madame la rapporteure, mes chers collègues, l'indemnisation des demandeurs d'emploi fait partie intégrante d'un dispositif visant à sécuriser les phases de transition des parcours professionnels. La flexisécurité est le terme par lequel on désigne le processus de sécurisation de ces parcours dans un environnement économique mondial de plus grande flexibilité. Dans ce processus, qui doit permettre une meilleure adéquation de l'offre et de la demande d'emploi, et donc une réduction très importante du taux de chômage, la place de l'assurance-chômage et de l'accompagnement des chômeurs est prépondérante.
Les économistes distinguent usuellement deux versants de l'assurance-chômage. D'une part, selon une logique d'assurance, il s'agit de fournir au chômeur un niveau de revenu suffisant, afin de lui éviter une perte de ressources trop importante ; les cotisations versées durant la période d'emploi permettent d'acquérir des droits à un certain montant d'indemnisation, pour une certaine durée. D'autre part, il s'agit de déterminer quel profil d'indemnisation, en termes de montant, de durée et d'éventuelle dégressivité, est efficace, c'est-à-dire incite un demandeur à reprendre un emploi s'il en a la possibilité.
Sur le premier aspect, qui contribue directement à la partie sécurité de la flexisécurité, le système d'assurance chômage français fonctionne bien, car il est objectivement généreux et donc très sécurisant – le ministre l'a rappelé. Toutefois, le sentiment de sécurité des parcours professionnels résulte aussi, sinon surtout, du fait qu'une éventuelle période de chômage sera relativement brève ou, à tout le moins, permettra d'acquérir des compétences ou d'obtenir un emploi en adéquation avec les compétences et les aspirations de chacun.