C'est le cas pour l'apprentissage depuis que l'État a décidé de ne plus financer des CFA nationaux, ce qui peut d'ailleurs se comprendre. Le CFA que je préside dispense une formation d'ascensoriste. Cela fonctionne bien : les entreprises nous soutiennent, le secteur est très porteur et notre CFA recrute au niveau national. Mais si nous pouvons actuellement développer et investir, c'est tout de même grâce au financement de la collectivité locale la plus proche, c'est-à-dire l'agglomération, et de la région. N'est-ce pas la preuve que c'est possible ? Nous sommes en pleine équité et en pleine égalité républicaine. Le centre forme plus d'une centaine de jeunes, dont seuls un ou deux sont originaires de la région. La plupart viennent en effet des cités de Lyon, Marseille ou Paris. Il n'y a pas frontière régionale, Alain Rousset l'a dit avant moi.
Le problème de la pénurie d'infirmières, qui représentait un véritable scandale, a été réglé de la même manière. Comment cela se passe-t-il ? Alors que les infirmières sont formées dans le nord, une sorte de tropisme les pousse ensuite vers le soleil et la Côte d'Azur où le besoin de est plus fort et l'exercice de la profession peut-être plus rentable. Une telle situation pose d'ailleurs d'autres problèmes, comme celui du lien entre formation et pré-embauche. Voilà un vrai sujet ; mais vos propos, monsieur le secrétaire d'État, ne reflètent pas la réalité. J'y vois plutôt une revanche de l'administration centrale ou de la DGFP sur la décentralisation. Ne vous laissez pas emporter par ces grands élans jacobins qui suscitent à coup sûr l'émotion dans notre hémicycle, mais qui ne correspondent pas à la réalité du terrain !