L'emphase avec laquelle M. le secrétaire d'État nous a répondu ne cache pas une méconnaissance de la réalité. Le fait d'affirmer, avec une certaine arrogance, qu'il faut absolument que les régions travaillent avec l'État, n'annonce en réalité que le retour de l'État, ce qui est craint dans les territoires. Son propos a été la parfaite illustration de son envie de recommencer à donner des leçons à tout le monde.
Je voudrais revenir sur les différences du taux d'accès des demandeurs d'emploi à la formation selon les régions. Il est vrai que le taux de chômage n'est pas du tout le même en Île-de-France que dans les autres régions, mais il y a des explications qui tiennent à la formation professionnelle elle-même. Quant à la région Centre, qui connaît un taux plus faible, l'explication est assez simple. On peut dire que la formation professionnelle a essentiellement pour objet la lutte contre le chômage – et on forme dès lors des demandeurs d'emploi – mais on peut aussi pousser la réflexion un peu plus loin et adopter une démarche plus intelligente, en se demandant s'il ne serait pas préférable que l'effort de formation, le surcroît de connaissance apporté par la formation intervienne avant que les gens ne soient au chômage. Pourquoi la formation connaît-elle un grand gâchis ? Parce que ce n'est pas quand vous êtes au chômage que vous vous formez le mieux.