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Intervention de Jean-Pierre Dupont

Réunion du 4 novembre 2008 à 15h00
Questions au gouvernement — 90e anniversaire de l'armistice de 1918

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Dupont :

Monsieur le président, ma question, qui se veut consensuelle, s'adresse à M. le secrétaire d'État à la défense et aux anciens combattants ; je pourrais y associer mes collègues membres de la mission d'information sur les questions mémorielles.

Le 11 novembre 1918, après quatre années de combats acharnés qui firent 8,5 millions de morts et 6 millions de mutilés, les alliés et l'Allemagne signaient à Rethondes, en forêt de Compiègne, l'armistice qui mettait fin à l'une des plus grandes tragédies du xxe siècle. Les survivants veulent alors croire que cette guerre qui s'achève sera la « der des der ».

1918-2008 : nous célébrerons, ce 11 novembre, le 90e anniversaire de l'armistice de la Première Guerre mondiale. S'il est un thème sur lequel nous pouvons nous rejoindre dans la tourmente que nous traversons actuellement, c'est bien celui du devoir de mémoire, surtout lorsqu'il s'agit de célébrer la paix et le souvenir de tous ceux qui ont donné leur vie pour qu'on ne connaisse « plus jamais ça ».

Partout sur notre territoire, des célébrations se tiendront pour commémorer cet armistice. Cette année, elles revêtiront une dimension particulière, puisqu'elles s'inscrivent dans un contexte exceptionnel, et ce à deux titres.

D'abord parce que la France assure la présidence de l'Union européenne. De 1914 à 1918, notre pays a été le champ de bataille du monde ; en 2008, il est l'acteur d'une Europe réconciliée, unie et présente – elle l'a d'ailleurs formidablement prouvé ces dernières semaines.

Ensuite, parce que ce 90e anniversaire marque un tournant générationnel. Sur les trente millions de combattants de la Grande Guerre, il ne reste aujourd'hui dans le monde que six survivants, et la France a perdu son dernier poilu en mars 2008. Après le temps du souvenir et de la mémoire, nous entrons dans le temps de l'histoire.

Oui, commémorer la paix signée le 11 novembre 1918 fait désormais partie de l'histoire, mais la célébrer a encore un sens : c'est en tout cas l'avis de 75 % de nos concitoyens. Tant de morts, tant de souffrances ne peuvent pas avoir été vaines. En cette période de crise, leur commémoration doit être un facteur de cohésion et d'unité nationale.

Pour préparer ce 90e anniversaire et rendre un hommage solennel à tous ceux qui ont versé leur sang pour la liberté, l'historien Jean-Jacques Becker, sous l'impulsion du Président de la République, s'est vu confier la présidence d'une commission spéciale, chargée de réfléchir aux cérémonies anniversaires de 2008. Le principe retenu, dans le rapport rendu par cette commission, n'est pas de célébrer la victoire de 1918, mais la fin de la dernière guerre et l'union des peuples européens.

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