Souvenez-vous des recommandations de M. Jouzel, qui a dit qu'il ne faudrait pas qu'en 2050, la hausse moyenne des températures dépasse deux degrés car, au-delà, le climat s'emballerait. Or, si vous regardez la première ligne du tableau n° 6 du résumé, vous constatez qu'en ce qui concerne la France, ce n'est pas, comme l'estimait M. Raffarin voilà cinq ans, une division par quatre des émissions de gaz à effet de serre qu'il faudrait atteindre en 2050, mais une division par douze ! Dès lors, évidemment, tout change, y compris la nature de votre projet de loi, madame la secrétaire d'État. Pour suivre le rapport du GIEC de 2007 – lisez-le dans le détail –, l'objectif n'est plus une division par quatre, mais par douze pour la France, par vingt pour la Grande-Bretagne, par vingt-cinq pour les États-unis d'Amérique ! On peut donc s'interroger sur le sérieux de votre texte de loi. C'est ma première critique : même au point de vue scientifique, sur lequel en principe il s'appuie, il est déjà en retard par rapport à la dynamique du monde réel.
Deuxième critique – conceptuelle elle aussi, madame la secrétaire d'État – : il y a un oubli complet, un vrai manque. Dès le début du processus du Grenelle, le Président de la République et le Gouvernement nous ont dit : « On ne parle pas du nucléaire. » La première raison, c'est que l'on en est très fier en France. Les Français sont les champions du monde du nucléaire.