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Intervention de Martine Billard

Réunion du 21 mai 2008 à 15h00
Modernisation des institutions de la ve république — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Billard :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, même si le complexe de supériorité hexagonal doit en souffrir, force est de constater que les institutions démocratiques de la France sont aujourd'hui en panne, notamment parce que la Constitution présidentialiste de la Ve République est à bout de souffle. Entre deux votes de lois émotionnelles ou d'opportunité, examinées comme toujours en urgence, la vie politique dérive chaque année davantage dans la « peopolisation » dictée par le système politico-médiatique et induite par la primauté de l'élection présidentielle au suffrage direct. Cette tendance s'est même renforcée depuis la regrettable inversion du calendrier électoral décidée par le gouvernement Jospin.

Comment restaurer la confiance de nos concitoyens dans le personnel politique et les institutions de la République ? Nous vivons, en effet, une crise de la représentation, avec des institutions décalées de la société. La pratique du cumul des mandats – exception française – s'ajoutant à notre système électoral majoritaire de circonscription, la « représentation nationale » est avant tout la représentation de l'homme blanc, âgé de plus de cinquante-cinq ans, de catégorie socio-professionnelle supérieure – professions libérales, chefs d'entreprises ou cadres supérieur du public ou du privé – et exerçant déjà un mandat local. La loi sur la parité a peu franchi les portes de notre Parlement. Et, au manque de représentativité sociale, s'ajoute le défaut de représentativité politique, induit par le système majoritaire bipartiste.

Dans ce contexte, il faut en finir avec la langue de bois et l'hypocrisie : cessons d'excuser l'absentéisme parlementaire qui nous déconsidère auprès de nos concitoyens, en répétant constamment que « si nous ne sommes pas dans l'hémicycle c'est parce que nous sommes en commission ». Reconnaissons que faire fonctionner l'Assemblée sur deux jours – mardi et mercredi – à la fois pour tenir les réunions des commissions, des missions d'information, des groupes d'études, des groupes d'amitié et les débats en séance plénière, n'est pas possible.

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