Une telle analyse venant de vous me surprend parce que je rencontre beaucoup de psychiatres, et nous en avons auditionné un certain nombre lors de la préparation de l'examen du projet de loi ; quel est leur titre de gloire ? Ils me l'ont dit : c'est de réduire la durée d'hospitalisation. Pour eux, plus elle est courte, mieux c'est. M. Le Guen l'a dit tout à l'heure, avec sa franchise habituelle : moins il y a de lits, plus cela arrange les agences régionales de l'hospitalisation. Mais, indépendamment de ces contingences basses et matérielles, qu'est-ce que cette course à la réduction du nombre de lits, au raccourcissement des séjours, à la diminution des hospitalisations d'office ? Il y a là quelque chose qui me heurte, docteur Debré, parce que si les psychiatres ne veulent plus s'occuper des cas les plus difficiles, d'autres s'en chargeront, avec d'autres méthodes, et dès lors ce sera beaucoup plus radical (« M. Debré n'est pas psychiatre ! » sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire) – je crois d'ailleurs que vous l'avez écrit dans un article de journal. Vous avez dit que rien ne vous choquait dans ce domaine.