Monsieur le président, mes chers collègues, ma question aurait pu s'adresser à M. le Premier ministre s'il était resté plus longtemps, car elle concerne l'Union pour la Méditerranée. Quoi qu'en dise M. Kadhafi, elle n'intéresse pas seulement nos voisins de l'autre rive de la Méditerranée : elle nous intéresse aussi dans la mesure où nous formons nous aussi un peuple méditerranéen et où nombre de nos concitoyens sont originaires de l'autre rive de la Méditerranée.
Or, aux déclarations de M. Kadhafi s'ajoutent les réactions de la Commission européenne et de telles ou telles chancelleries européennes, si bien que ce projet risque de n'être, au bout du compte, qu'un immense espoir déçu. Après Barcelone I et Barcelone II, une telle déception serait une véritable catastrophe pour l'Europe, pour sa sécurité comme pour son développement. L'Europe a besoin d'un projet commun, avec des peuples dont la proximité, les ressources, la jeunesse sont, non pas une menace, mais une chance. À l'heure de la mondialisation, l'Europe pourrait ainsi reprendre toute sa place dans la définition de la politique mondiale.