Les moyens − pour les universités, pour l'enseignement, mais aussi pour les étudiants eux-mêmes − sont cruciaux, car la réussite ne dépend pas seulement de l'enseignement. On vient de rappeler que 50 % des étudiants travaillent à plein-temps pour payer leurs études. Les chiffres cités et étalés sur cinq ans sont dérisoires.
Nous ne voulons pas de cette réforme, qui se contente de toucher à la gouvernance, qui remet en cause la collégialité et concède au président d'université des pouvoirs démesurés, confinant à la mise en cause des statuts, avec l'invitation appuyée à embaucher des contractuels, sans parler des risques de clientélisme que cela peut entraîner. Votre projet est une véritable remise en cause de l'idée même de service public universitaire démocratique.
Enfin, nous ne voulons pas d'une réforme conduite comme ça, en vitesse, au coeur de l'été, en plein mois de juillet − plus précisément du 20 juin au 20 juillet −, alors qu'elle touche aux fondements même de la constitution des savoirs. Le moins que l'on puisse dire est que les acteurs concernés sont invités à réfléchir vite, y compris pendant leurs congés, à moins que vous ne préfériez, madame la ministre, qu'ils n'y réfléchissent pas trop. On peut en effet se poser la question.