Ils y viendront. Cela ne fait même pas quatre mois que le premier PRES a été signé ! C'est un peu court pour faire un bilan. Les choses se mettent progressivement en place et ce dispositif constitue, vous le savez bien, une très grande avancée.
Mme Bello m'a reproché de parler de gouvernance au prétexte que celle-ci ne s'appliquerait qu'aux entreprises. Je suis désolée : pour moi, la bonne gouvernance doit être également possible dans les services publics administratifs. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Claude Goasguen a parlé d'une autonomie réelle à créer. Je le rejoins complètement à ce sujet. De même que lorsqu'il appelle l'attention sur la nécessité de respecter les disciplines dans le cadre de cette autonomie. Il nous a également mis en garde contre la syndicalisation excessive. (« Ah ! » sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
La loi que nous élaborons vise à dépasser tous les clivages du passé et à rassembler la communauté universitaire qui, jusqu'à présent, restait enfermée dans ses UFR. Elle est invitée à demander un mandat autour d'un projet d'établissement et à mettre en place une équipe. C'est un vote de confiance que nous accordons à la communauté universitaire. Nous faisons le pari que, si on lui donne de nouvelles libertés et de nouvelles compétences, elle saura prendre en main son destin. Un certain nombre d'enseignants-chercheurs constitueront alors des listes et se présenteront aux élections. Aujourd'hui, seuls 10 % des enseignants-chercheurs votent pour l'élection de leur président. Mais il n'y a là aucune fatalité. Ce sera d'autant plus vrai que nous donnerons de réels pouvoirs à ce président, avec des majorités de gouvernement stables et qu'on ouvrira les perspectives d'action de l'université au-delà de la simple gestion du quotidien et de la négociation de bouts de chandelles au sein d'un conseil d'administration aux responsabilités complètement diluées.
Hervé Gaymard a appelé mon attention sur l'orientation active – chantier déjà ouvert dans ce projet – et aussi sur l'insertion internationale. C'est là un point crucial que je n'ai pas suffisamment développé. Alors que la France se situait au troisième rang mondial pour l'accueil des étudiants étrangers, il y a quelques années, nous voici aujourd'hui quatrième, et nous sommes même en passe de devenir cinquième, dépassés par l'Allemagne et peut-être bientôt l'Australie, qui mène une politique extrêmement dynamique en la matière, sur des campus de grande qualité.