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Intervention de Valérie Pecresse

Réunion du 23 juillet 2007 à 21h45
Libertés et responsabilités des universités — Discussion générale

Valérie Pecresse, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche :

Je n'en doute pas. M. Marie-Jeanne, ainsi que Mme Taubira, Mme Louis-Carabin et M. Almont ont attiré mon attention sur la situation de l'université des Antilles et de la Guyane. Il s'agit d'une situation extrêmement particulière, dans la mesure où cette université est répartie sur trois sites éloignés les uns des autres de plusieurs milliers de kilomètres et correspondant à trois régions, trois départements et trois recteurs différents. Cela nécessite qu'une ordonnance soit prise de façon à adapter les dispositions de la loi aux spécificités de cette université – notamment pour le titre III de la loi, car l'obligation de faire siéger 50 % de membres extérieurs au sein des comités de sélection se traduira, en l'occurrence, par un coût particulièrement élevé. Nous procéderons pour cela à une concertation avec l'ensemble des personnalités et des collectivités locales concernées, avec pour objectif le maintien de la spécificité de l'université des Antilles et de la Guyane.

Madame Mazetier, j'ai bien peur que l'idée de faire siéger des étudiants dans les comités de sélection qui recrutent les professeurs ne soit pas très conforme au principe constitutionnel de l'indépendance des enseignants-chercheurs. Par ailleurs, la massification des effectifs dans l'université sans réforme et sans pilotage ne me paraît pas possible.

Monsieur Braouezec, vous avez parlé d'un président aux pouvoirs exorbitants. Mais vous n'avez pas pu dresser la liste de ces pouvoirs car ils ne sont pas si nombreux. Il s'agit simplement de faire en sorte que le président préside. Il aura les mêmes pouvoirs qu'un directeur d'IUT. Celui-ci a-t-il des pouvoirs exorbitants ? En abuse-t-il ? Le président sera en outre sous le contrôle d'un conseil d'administration stratège et resserré qui l'aidera à piloter l'université et qui l'accompagnera avec les deux autres conseils, le conseil scientifique et le conseil de la vie étudiante. Cela ne ressemble pas à la présidentialisation que vous redoutez.

M. Bayrou a visiblement une certaine fascination pour le modèle américain. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.) Il a regretté que les pouvoirs ne soient pas répartis de la même façon dans les universités françaises et américaines. Qu'il sache que, dans l'université autonome, outre le président, qui sera le stratège, porteur de projets, il y aura un secrétaire général qui aura vocation à devenir un vrai directeur général d'université, c'est-à-dire un vrai gestionnaire universitaire – Claude Goasguen l'a fort justement souligné. C'est la compétence manageriale que réclamait M. Bayrou. Il ne faut pas oublier non plus les directeurs des unités, des écoles et des composantes auxquels certains des amendements tendent à donner leur place dans l'université. Cela correspond aux dean cités par M. Bayrou. Il y aura également, mais il ne s'en souvenait visiblement pas,…

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