Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, l'OCDE nous range parmi les pays développés qui dépensent le moins pour leurs étudiants. En 2005, la France dépensait 6 800 euros par étudiant, alors que la moyenne des pays développés était supérieure à 9 000 euros. À peine plus de 1 % de notre PIB est consacré à leur formation, contre 1,7 % pour l'ensemble de l'OCDE et 2,7 % pour les États-Unis. Là se trouve, pour l'essentiel, l'explication du mauvais classement de nos universités et de leur manque de compétitivité.
Or le malaise ne fait que s'aggraver. Les enseignants-chercheurs assument des charges administratives de plus en lourdes et travaillent dans des conditions d'encadrement indignes d'un grand pays. Les personnels administratifs et techniques supportent la pénurie des moyens. Les étudiants vivent de plus en plus durement la précarisation de leurs conditions de vie et le risque de l'échec, souvent dû à une mauvaise orientation. Ainsi, chaque année, 90 000 jeunes quittent l'enseignement supérieur sans diplôme.
Je suis convaincu que le monde universitaire est prêt : le moment de cette grande réforme, de cette grande ambition commune est venu. Mais, dans ce contexte, la première urgence, dans le cadre de la réforme de l'université, aurait dû être d'élaborer un collectif budgétaire en faveur notamment des universités.