Vous n'injectez pas d'argent nouveau dans l'économie. Plus encore, puisque vous ajoutez des exonérations sociales et fiscales d'un montant considérable, vous creusez le trou des finances publiques et sociales et il vous faudra bien compenser à un moment donné. Vous reprendrez donc nécessairement d'une main ce que vous avez donné de l'autre ! Par définition, ce ne sont pas les ressources supplémentaires perçues par ceux qui travaillent plus qui vont alimenter les caisses : elles en seront exonérées, en tout cas pour la première loi car c'est moins vrai pour la seconde.
Peut-être faudrait-il se rapprocher de la réalité des véritables enjeux. Considérer que c'est en jouant sur la durée du travail que l'on pourrait favoriser l'emploi serait sans doute une erreur aujourd'hui. Mais considérer que l'on peut jouer sur la durée du travail pour favoriser le pouvoir d'achat est une faute. Une faute coûteuse ! Une faute sociale, économique et financière. C'est cela que nous devons avoir en tête.
Monsieur le ministre, plutôt que de multiplier des législations complexes qui ne font qu'ajouter à la difficulté de compréhension de ce qu'est la durée du travail pour nos concitoyens, sortons de ces polémiques ! Tournons la page des 35 heures ! Considérez que la durée du travail est fixée, une fois pour toutes, pour assurer la sécurité et la protection des salariés. Que si l'on veut travailler plus, on doit pouvoir le faire dans le cadre d'accords négociés dans un esprit majoritaire. Cessons de multiplier les exceptions, les modifications qui créent un climat d'insécurité sociale pour les salariés, d'insécurité économique pour les entreprises, et qui les éloignent des véritables enjeux !
Le vrai sujet n'est pas la quantité du travail ou son intensité – portée à son maximum dans notre pays –, mais la qualité du travail. Investissez dans la qualité du travail.