Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.
Je me fais ici l'écho des préoccupations de nombreux maires et associations d'Île-de-France. Depuis des années, les populations roms se voient chassés d'une commune à l'autre. Le problème est plus sensible en Île-de-France, notamment en Seine-Saint-Denis et dans la communauté d'agglomération que je préside. Les habitants des quartiers concernés comprennent mal ces déplacements forcés et ces installations précaires. Ces dernières sont souvent le lieu de drames comme des incendies qui ont déjà fait plusieurs morts, dont des enfants. De surcroît, les expulsions répétées, sans vraie solution de relogement, entraînent des ruptures dans les soins, le suivi médical et la scolarisation. Pourtant, les textes de qualité élaborés au niveau européen apportent des réponses adaptées et humaines pour les familles roms ; mais ils ne sont pas appliqués en France.
Ajoutons que les Roms sont non seulement régulièrement expulsés, mais également victimes d'exactions graves. Tout se passe comme si les pouvoirs publics en France étaient décidés à obtenir leur départ par tous les moyens.
La présence en France de populations roms en situation de grande précarité exige d'autres réponses qu'une politique d'expulsions. Mais les communes ne peuvent rester seules face à ce problème ; l'État doit jouer pleinement son rôle.
Monsieur le ministre, il revient au préfet d'Île-de-France, pour répondre aux demandes de nombreux maires et associations, d'organiser une table ronde pour trouver des solutions d'accueil dignes et à même de permettre l'intégration de ces populations. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)