Ce sous-amendement a déjà suscité quelque émoi dans l'hémicycle lorsque j'ai abordé le sujet dans la discussion générale. Le problème qu'il soulève est très important, car l'on assiste, à mesure que les compétences des services de renseignement sont étendues, notamment à la lutte contre le terrorisme, à une explosion de créations de services de sécurité et de services de renseignement privés. On le constate, en particulier, dans la guerre économique où une grande part aujourd'hui du renseignement ne dépend pas des services publics de renseignement, mais, pour beaucoup, d'officines privées, qui parfois sont même sous-traitantes de services publics. C'est la raison d'être de la délégation qui est ici en jeu.
Lorsque le Parlement travaille, monsieur le secrétaire d'État, cela doit être dans l'excellence et non dans l'à peu près démocratique. L'idée n'est donc pas de faire un petit pas pour voir. Elle serait plutôt d'en faire un grand au regard du retard que nous avons à rattraper.
Pour que la délégation ait un sens, elle doit avoir une large compétence pour auditionner. Si l'on veut qu'elle ne soit pas que façade, il faut aller au fond des choses. C'est pourquoi il s'agit d'un sous-amendement clé et non de détail. Il se situe au coeur même du travail accompli par les parlementaires qui ont su, par le biais notamment de leurs auditions, établir des liens de confiance, y compris avec les directeurs des services de la communauté du renseignement.