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Intervention de Jean-Claude Sandrier

Réunion du 11 juillet 2007 à 9h30
Travail emploi et pouvoir d'achat — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Sandrier :

Inquiétante incertitude sur les recettes d'abord, qui sont exclusivement fondées sur un hypothétique gain de croissance. Des études très sérieuses – Natixis, HSBC France – contestent d'ores et déjà vos hypothèses de croissance. Première incertitude.

La deuxième incertitude porte sur les dépenses. Vous prétendez vouloir baisser la dépense publique – cela fait plaisir à un certain nombre de personnes – sans préciser de quelle dépense publique il s'agit, même si l'on a une vague idée de ce qui se profile avec le budget pour 2008. Ce que l'on sait, c'est qu'il y aura moins de postes dans les écoles, qu'un certain nombre d'hôpitaux ont déjà reçu leur dotation de l'État, laquelle est inférieure à l'augmentation de l'inflation. On sait que, en matière de justice, des menaces pèsent sur les cours d'appel et les tribunaux d'instance ainsi que sur les dotations des collectivités, qui sont les principaux investisseurs dans notre pays.

Ajoutons-y le silence assourdissant concernant la TVA dite « sociale » et la vente du patrimoine national – 16 milliards d'euros l'an dernier, 3 milliards d'actions France Télécom, on parle d'actions d'EDF – qui accompagne votre politique.

Cette raison à elle seule suffirait à justifier la motion de renvoi en commission, mais je vais prendre un autre exemple, celui du malheureux réfugié fiscal qui s'expatrie en Grande-Bretagne. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical et citoyen.)

Vous avez précisé, madame la ministre, qu'il prenait l'Eurostar à la gare du Nord et qu'il allait en Grande-Bretagne pour faire des affaires, dans le secteur bancaire notamment. Mais vous avez oublié de préciser que ce réfugié fiscal revient chaque soir en France. Pourquoi ? Pour une raison très simple : un cadre supérieur sur six quitte la Grande-Bretagne. Savez-vous pourquoi il quitte ce pays, et pas forcément pour des paradis fiscaux ? Il quitte un pays en voie de tiers-mondisation, en ce qui concerne la santé, les transports ou le développement inquiétant de la criminalité, par exemple.

La Grande-Bretagne est certainement un paradis pour les riches, mais il est clair que ce n'en est pas un pour les pauvres : 22 % de sa population vit en dessous du seuil de pauvreté. S'agissant de la baisse du chômage, tout le monde sait ici comment les statistiques ont été truquées : deux millions de travailleurs ne sont plus comptabilisés car ils ont été déclarés inaptes et ont reçu une indemnité. Voilà le pays que vous nous donnez en exemple !

Vous commettez deux erreurs, liées à votre idéologie : faire croire qu'enrichir les riches permettra, d'une part, de créer des richesses et, d'autre part, de mieux celles-ci. Le problème n'est pas d'être pour ou contre les riches, comme je l'ai entendu dire hier par un de nos collègues de l'UMP, mais de savoir qui crée des richesses et comment elles sont réparties. Or, aujourd'hui, les inégalités se creusent partout dans le monde, aux États-Unis et en Grande-Bretagne comme dans notre pays. Les chiffres ont déjà été cités, ils n'ont pas été contestés ; je ne les reprendrai pas.

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