La baisse des prix, quand elle a lieu, ne sert pas à rendre du pouvoir d'achat aux salariés, mais à réduire indirectement le coût du travail pour les employeurs. Il en résulte une situation de plus en plus intenable pour les ménages modestes, dont les dépenses contraintes sont toujours plus élevées. Pour preuve, Bercy demande à la Caisse nationale d'assurance vieillesse de limiter à 1,1 % l'augmentation des pensions des retraités du privé en 2008, au prétexte que l'augmentation des pensions aurait été supérieure de 0,5 % aux prix mesurés par l'INSEE en 2006. Se fonder sur l'année 2006 permet de passer sous silence la flambée des prix de l'énergie et des produits de base depuis la fin de l'été 2007 et la baisse des remboursements de soins médicaux.
Je terminerai comme j'ai commencé : en insistant sur le droit à une alimentation de qualité pour tous à des prix stables et raisonnables. Dans ce monde de plus en plus instable auquel nous sommes confrontés en matière de production agricole et d'alimentation, il est urgent d'offrir un cadre sécurisé et des perspectives à long terme aux agriculteurs et aux entreprises agroalimentaires qu'ils fournissent. Or le texte va à l'encontre de cet objectif. Quant au projet que vous préparez, madame Lagarde, il apparaît encore plus dangereux.
C'est pourquoi, persuadé de vous avoir convaincus, je propose à notre assemblée d'adopter cette question préalable, que je viens de présenter conformément à l'article 91 de notre règlement. Pour toutes les raisons que j'ai évoquées, il n'y a, en effet, pas lieu de délibérer sur ce projet de loi.