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Intervention de Jean Gaubert

Réunion du 21 novembre 2007 à 15h00
Développement de la concurrence au service des consommateurs — Exception d'irrecevabilité

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Gaubert :

Vous vous êtes contentée de les inviter à la modération. N'avons-nous décidément aucun autre moyen d'action ? En gros, vous leur avez demandé d'étaler les hausses sur quatre semaines… C'était la moindre des choses : il leur en faut largement autant pour répercuter les baisses de prix ! Rappelons tout de même que Total a réalisé 12,5 milliards d'euros de bénéfices l'année dernière et qu'il en fera sans doute autant cette année. Une convocation le week-end pour s'entendre dire qu'il faudrait être plus raisonnable, ce n'est vraiment pas cher payé !

Au-delà, se profile la question plus globale de l'énergie. Au cours de la précédente législature, la majorité a voté plusieurs lois de libéralisation. Nous vous avions alors expliqué que la situation du marché ne s'y prêtait pas. En effet, la loi de l'offre et de la demande ajuste les prix en fonction des rapports de force. Si l'offre est forte et la demande faible, les prix baissent ; mais si l'offre est faible et la demande forte, les prix montent. Or, pendant une dizaine d'années au moins, les prix de l'énergie continueront de monter parce que la demande sera plus forte que l'offre. Nous avons eu l'occasion de le dire et de le répéter devant le ministre de l'époque, M. Loos. Vous ne nous avez pas crus, ou vous préfériez agir autrement. Alors, vous avez inventé des mécanismes de plafonnement dont nous savons bien qu'ils ne résisteront pas, ne serait-ce qu'au courroux des institutions européennes.

Autre inquiétude : la modération des salaires. J'ai été content de vous entendre parler, madame la ministre, d'une conférence sur les salaires, parce que l'heure est plutôt à la « modération », pour ne pas dire au blocage des salaires dans le public comme dans le privé. Il faudra en parler car, en vingt ans, la part des salaires dans le produit fini a baissé de dix points dans notre pays. Sont-ce vraiment eux qui sont responsables des faibles marges de nos entreprises ? N'est-ce pas plutôt le manque d'investissement de certains entrepreneurs, ou encore les profits éhontés de quelques-uns ? Vous avez évoqué, mais il faudra aller beaucoup plus loin pour les limiter, les parachutes dorés, les stock-options et autres... C'est là que se trouvent les marges que les salariés et les ouvriers ont perdues.

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