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Intervention de Yves Cochet

Réunion du 2 avril 2008 à 21h30
Organismes génétiquement modifiés — Reprise de la discussion, amendement 197

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Cochet :

Après les interventions de nos collègues sur l'article 1er, je défends cet amendement, dont l'atout majeur est la simplicité. Il consiste à ne retenir de cet article qu'une partie de son deuxième alinéa.

Pour éviter toute confusion, je tiens à dire que nous ne parlons pas ici des OGM fabriqués en milieu confiné en laboratoire à des fins thérapeutiques, sur lesquels la recherche doit bien entendu continuer, mais des cultures de plantes génétiquement modifiées, comme le maïs.

Écoutons donc ce que disent depuis des décennies les citoyens européens et français s'agissant des OGM. Selon l'eurobaromètre – les populations sont régulièrement interrogés, dans plusieurs pays européens, sur diverses questions –, 58 % des Européens y sont hostiles, pensant qu'il est possible de nourrir l'humanité autrement, comme on a su le faire pendant des millénaires, qu'il n'y a donc aucune raison de dépendre des semenciers et d'acheter des brevets tous les ans. De la même façon, 82 % des Slovènes, 77 % des Grecs, 71 % des Allemands et 70 % des Français disent non aux OGM dans leur assiette.

Une fois sortis du laboratoire, ces OGM, que vous prétendez disséminer par tout le territoire, ne sont plus des objets de science, mais des objets « sociaux » – des organismes qui ne sont pas inertes, comme peuvent l'être les organismes chimiques –, qui se mélangent au reste du vivant. S'il était possible de maîtriser les conséquences des molécules de synthèse, le génie génétique joue avec le vivant. C'est d'ailleurs, par une sorte de perversion ultime, une forme de jouissance. La nature telle qu'elle est ne semblant pas rationnelle et les rendements étant mauvais, on fabrique une nouvelle nature, mais avec des organismes dont on ignore tout de ce qu'ils peuvent devenir. En effet, une plante génétiquement modifiée se croisera nécessairement avec d'autres plantes, sans que l'on sache rien des incidences de ce croisement ni sur l'environnement ni sur la santé humaine.

C'est pourquoi nous avons réécrit l'article 1er de la façon suivante : « Les organismes génétiquement modifiés ne peuvent être cultivés, commercialisés ou utilisés ». (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)

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