Six mois après, force est de constater que vous êtes en train d'éroder le plus élémentaire de ses droits, le droit d'amendement. Ainsi, en toute irresponsabilité, vous prenez le risque de rendre cette assemblée encore plus docile qu'elle ne l'est. Mesdames, messieurs de la majorité, je ne parle pas seulement pour nous, je parle aussi pour vous et pour les citoyens qui nous ont délégué leurs pouvoirs pour amender et voter la loi et pour contrôler le Gouvernement. Vous prenez ainsi la responsabilité d'affaiblir le pouvoir de l'Assemblée nationale, ce dont vous serez un jour comptables.
En toute mauvaise foi, vous croyez gagner la bataille de l'opinion publique en caricaturant les initiatives de l'opposition, mettant en exergue le nombre d'amendements qu'elle a déposés et leur caractère forcément répétitif. L'opinion publique est peut-être sensible à des images comme celle du président Debré posant au perchoir entouré de hautes piles d'amendements, mais la politique, pour nous, ce n'est pas du marketing ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)