Des représentants de l'opposition nous ont expliqué à plusieurs reprises que la présence du Président de la République à la tribune du Congrès ferait problème parce que l'on ne pourrait immédiatement lui répondre, M. Ayrault paraissant même regretter que l'on ne puisse le censurer. Je ne sais pas quelle République il souhaite ; je sais, en revanche, que je n'ai aucune inquiétude quant au fait que la présence du Président ici cet après-midi sera l'occasion de tracer de grandes orientations pour notre pays.
En cette période de crise, si douloureuse pour les Français, en cette période d'épreuve, d'angoisse, d'effort et de sacrifice, nos concitoyens attendent du chef de l'État de grandes orientations pour la suite : préparer notre pays à repartir, lorsque viendra la sortie de crise, avec les meilleurs atouts de croissance, répondre aux défis de la dette et des déficits par la croissance et par la réduction de dépenses publiques inutiles, parler aussi de notre identité nationale à un moment où notre pays a tant besoin d'être rassemblé.
Oui, mes chers collègues, c'est bien un grand moment que nous allons vivre ensemble cet après-midi. Il nous faut pour cela adapter notre règlement. Cela ne se fait pas à la va-vite. Il y a, quoi que l'on entende à l'extérieur de cet hémicycle, un authentique consensus en ce sens. Les Français sont heureux de savoir que le Président de la République s'adresse à ceux qu'ils ont élus au suffrage universel. À celui qui expliquait tout à l'heure que l'essentiel était invisible pour les yeux, je veux dire que la meilleure manière d'être visible et d'être audible, c'est d'être présent et de prendre la parole sans craindre le débat public. C'est aussi cela, la démocratie. (Vifs applaudissements.)