Si le législateur ne doit pas évoquer l'expérimentation en plein champ, sachant que le Gouvernement a commandé un rapport sur ce sujet, à quoi sert-il ? C'est notre rôle à nous, parlementaires, de discuter de cette question. Et je soutiens notre collègue Chassaigne car il a le mérite de la poser, comme l'ont fait plusieurs de nos collègues sur tous ces bancs.
Les OGM divisent ; ils sont même une patate chaude que tous les gouvernements essayent de se refiler, en essayant de trouver un moindre mal. Mais on ne peut pas, en même temps, se prononcer contre les OGM – ce qui est une position tout à fait respectable – et refuser les expérimentations qui peuvent démontrer qu'ils sont dangereux ou pas. Il faut, à un moment donné, dans une démocratie, permettre que des essais soient menés !
M. Cochet m'a dit tout à l'heure son désaccord sur un amendement du même type que j'ai défendu au nom du groupe socialiste et a parlé du rapport des « quatre sages », me qualifiant de « sage » de manière ironique – il est vrai que j'ai été président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques ! Sachez, monsieur Cochet, que les quatre sages, dont Didier Sicard, président d'honneur du Comité consultatif national d'éthique, et Jacques Testart, qui partage vos avis, sont parvenus à un accord en se prononçant pour l'expérimentation en plein champ selon certaines conditions rigoureuses ! (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Je partage l'avis d'André Chassaigne et je salue son courage !