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Intervention de François de Rugy

Réunion du 2 décembre 2008 à 9h30
Questions orales sans débat — Financement des maisons de l'emploi à nantes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

Les maisons de l'emploi ont été créées par la loi de programmation pour la cohésion sociale du 18 janvier 2005. La maison de l'emploi de la métropole nantaise, constituée en association, a été labellisée dès juin 2005 et a signé, en avril 2006, une convention pluriannuelle d'objectifs avec l'État sur quatre ans, pour un montant de 3,3 millions d'euros en fonctionnement et de 50 000 euros en investissement.

La maison de l'emploi est une structure qui a fait ses preuves dans la métropole nantaise. En 2007, elle devait accueillir 8 000 personnes et cet objectif a été largement dépassé, avec 9 500 personnes comptabilisées, dont 93 % étaient des demandeurs d'emploi. Les supports informatiques ont, eux aussi, connu un grand succès. Au total, ce sont plus de 3 000 personnes qui ont accédé à l'emploi, dont 1 500 de manière durable.

Malgré des objectifs largement atteints, les finances de la maison de l'emploi de la métropole nantaise sont mal en point, car l'État n'a pas tenu ses engagements, pourtant inscrits dans la convention pluriannuelle d'objectifs. Aujourd'hui, l'État doit 1,276 million d'euros à la maison de l'emploi de la métropole nantaise, soit la totalité de la subvention d'investissement, plus le solde des conventions de 2006 pour le fonctionnement et la totalité des subventions de fonctionnement de 2007 et de 2008. Ces créances ont obligé ladite maison de l'emploi à mobiliser des concours bancaires pour assurer sa trésorerie, le risque de cessation de paiement à l'horizon du premier trimestre de 2009 étant avéré.

Les frais bancaires représentent d'ores et déjà l'équivalent du salaire de deux agents à temps plein pendant un an. Cette maison de l'emploi assume également, depuis septembre 2007, le dispositif dit « Plan local pour l'insertion et l'emploi », lequel, alimenté par le Fonds social européen, nécessite des avances de trésorerie. Là encore, c'est la communauté urbaine de Nantes métropole qui a dû s'en charger, pour un montant de 870 000 euros, car l'État n'a pas honoré ses engagements.

Pourtant, le contexte est à l'augmentation du chômage, comme on l'a constaté avec les récentes statistiques publiées : plus 46 000 demandeurs d'emploi au mois d'octobre au niveau national, la barre des 2 millions de chômeurs étant malheureusement repassée. Les maisons de l'emploi, qui ont pourtant fait la preuve de leur efficacité, deviendraient-elles les premières victimes d'une autre hiérarchisation des priorités de ce gouvernement, comme en témoigne la baisse de 5,6 % du budget alloué à l'emploi en 2009 ?

Aussi aimerais-je savoir si Mme la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi compte donner des instructions à ses services pour régler enfin les dettes de l'État. Il semble en effet que ces services se cachent derrière des formalités administratives et demandent de modifier un avenant qu'ils ont eux-mêmes rédigé. Bref, on marche sur la tête ! M. le préfet, représentant de l'État dans le département, a lui-même qualifié la situation de totalement inacceptable, soulignant les tensions qu'elle entraînait entre les services de l'État et les élus de la communauté urbaine de Nantes métropole.

Au-delà du règlement de ce retard de paiement, quel sera le conventionnement à partir de 2009 ? L'avenir des maisons de l'emploi, et tout particulièrement celui de la métropole nantaise, est-il assuré ?

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