Monsieur le secrétaire d'État à l'intérieur et aux collectivités territoriales, il y a maintenant quatre mois, une tornade qualifiée par les experts de « plus violente de l'année en Europe » s'abattait sur la Sambre-Avesnois, et plus particulièrement sur les communes de Boussières-sur-Sambre, Hautmont, Maubeuge et Neuf-Mesnil.
Cette catastrophe, qui a provoqué la mort de quatre personnes, fait dix-huit blessés et touché 1 600 logements, a plongé plus de 3 500 sinistrés dans le désarroi le plus complet. Certains d'entre eux, en l'espace de dix minutes, ont absolument tout perdu : maison, voiture, meubles, papiers, effets personnels. De plus, de nombreux bâtiments publics – hôpitaux, établissements scolaires, maisons de retraite – ont été lourdement endommagés.
Grâce au formidable élan de solidarité locale, régionale et nationale qui a suivi ce drame, l'urgence a pu être gérée de manière à éviter que le bilan initial déjà trop lourd ne s'aggrave sous l'effet de la désespérance ou de l'indifférence.
Aujourd'hui, il nous reste à affronter la phase la plus redoutable de la gestion de cette crise, celle des reconstructions : reconstruction matérielle des bâtiments et des infrastructures, reconstruction humaine et psychologique des personnes touchées. Si la solidarité a un temps permis aux populations et à leurs élus de retrouver l'espoir, l'attente, le doute et la crainte s'installent à nouveau au fur à et à mesure que les semaines passent, que l'éclairage médiatique s'estompe et que l'hiver arrive.
Nous ne devons, nous ne pouvons laisser le désespoir reprendre le dessus. Il nous faut agir tous ensemble pour qu'en septembre 2009, comme l'a affirmé M. le préfet du Nord, la tornade ne soit plus qu'un mauvais souvenir.
Les difficultés sont grandes : coût des travaux estimé à plusieurs dizaines de millions d'euros, pénurie de main-d'oeuvre et d'artisans du bâtiment, lourdeurs d'expertise et de contre-expertise, multiplicité des acteurs à coordonner, nécessité d'un suivi et d'un accompagnement psychologique adapté des personnes dans la durée.
Pour relever ces défis, nous avons besoin que l'État joue pleinement son rôle de chef d'orchestre et que, de manière contractuelle, il prenne l'engagement noir sur blanc d'accompagner les communes touchées, notamment financièrement.
Les outils pour cela existent. Les élus des quatre communes ont déjà suggéré leur mise en oeuvre, qu'ils attendent avec impatience. Il s'agit du Fonds de solidarité en faveur des collectivités touchées par une catastrophe naturelle, du Fonds d'aide au relogement d'urgence, de l'Agence nationale de rénovation urbaine ou encore de l'octroi d'une dotation de fonctionnement exceptionnelle aux collectivités touchées.
Monsieur le secrétaire d'État, qu'en est-il de la mise en oeuvre de ces outils ? Quand interviendra cette contractualisation tant attendue ?