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Intervention de Marc Bernier

Réunion du 10 février 2009 à 21h30
Réforme de l'hôpital — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Bernier :

Ce rapport a été cité plusieurs fois, ce soir, et nous aurons sans doute l'occasion d'en discuter au cours des prochaines semaines.

Plusieurs menaces pèsent sur cette égalité. Alors que le nombre de médecins a doublé en trente ans, nous assistons au développement de zones de désertification médicale – c'est un paradoxe – , à une désaffection des étudiants en médecine pour la médecine générale, à une inégalité financière due au développement des dépassements d'honoraires.

L'âge moyen des généralistes est de cinquante ans. Un tiers a plus de cinquante cinq ans. Sur certains territoires, 40 à 50 % sont âgés de plus de cinquante-cinq ans. Selon les projections, nous aurons 30 000 médecins en moins d'ici à 2025, alors que la demande de soins s'accroît du fait du vieillissement de la population. En outre, les jeunes médecins s'installent de plus en plus tard ; l'âge moyen d'installation est de trente-neuf ans.

Comment remédier à cet état de fait ?

Pour ce qui est de la démographie médicale, nous devons faire face, et ce encore pendant plusieurs années, aux conséquences de la mauvaise gestion des numerus clausus dans les années 80-90.

Il faut impérativement revaloriser la médecine générale. Vous y contribuez, madame la ministre, en inscrivant dans le code de la santé publique une définition de la « médecine générale de premier recours ». Il convient en particulier de rendre cette filière plus attractive. J'aurai l'occasion de m'exprimer sur tous ces points au cours de la discussion.

Il est également indispensable de valoriser les stages au sein des hôpitaux locaux, auprès des médecins libéraux ou encore au sein d'organisations innovantes comme les maisons de santé pluridisciplinaires, les réseaux de santé, les structures d'hospitalisation à domicile. Ce sont des structures qui concilient la pratique du généraliste et le travail en équipe, ce qui est plus attirant pour les jeunes générations.

Rappelons d'ailleurs que 40 % des médecins formés échappent à la pratique de la médecine générale, préférant des exercices particuliers : allergologues, homéopathes, acupuncteurs, etc. Je propose que ce choix ne soit possible qu'après cinq années d'exercice de la médecine générale de premier recours. Les besoins sont là et la formation qui leur a été offerte devrait les y conduire.

Il faut développer les structures collectives, favoriser l'exercice de la médecine plutôt que l'installation, accepter la création de mandat de santé publique, dont la rémunération forfaitaire serait mieux adaptée que le paiement à l'acte pour le suivi des maladies chroniques et des actions de santé publique.

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