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Intervention de Jean Mallot

Réunion du 10 février 2009 à 21h30
Réforme de l'hôpital — Question préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Mallot :

Alors que ce dont a besoin l'hôpital en France, déficitaire d'environ un milliard d'euros, c'est d'un grand plan de sauvegarde.

Quant à l'instauration des communautés hospitalières de territoire, on nous en fait miroiter l'intérêt, et vous dites qu'elles seront constituées sur la base du volontariat. Mais quand un amendement est déposé pour le préciser explicitement, le rapporteur s'empresse de l'écarter. On nous en fait miroiter l'intérêt, disais-je, mais nous en voyons très bien le risque, voire l'intention cachée, c'est-à-dire un glissement progressif vers une nouvelle carte hospitalière plus concentrée, laissant des territoires à l'abandon et faisant la part belle aux établissements privés.

Votre politique de santé, par une sorte d'isomorphisme, est comparable à celle de M. Wauquiez qui, devant la montée du chômage, ne trouve rien d'autre à proposer que des mesures administratives et répressives, telles la traque des chômeurs qui refuseraient « une offre raisonnable d'emploi » – cette expression prend d'ailleurs une saveur étrange depuis quelques mois –, ou encore la fusion de l'ANPE et de l'ASSEDIC, comme si cela pouvait en soi recréer des emplois que la politique de votre gouvernement a fait disparaître.

J'en viens à la question de l'accès aux soins, sur laquelle Christian Paul a beaucoup insisté, notamment sur un sujet qui inquiète tant nos concitoyens et leurs élus : la désertification médicale. Aucune mesure proposée dans votre texte n'est à la hauteur du problème, ni susceptible d'avoir un effet réel. Bien sûr qu'il faut encourager le travail en équipe dans les territoires ruraux et dans les quartiers défavorisés des agglomérations – comme partout d'ailleurs ! – ; bien sûr qu'il faut développer les maisons de santé pluridisciplinaires ; bien sûr qu'il faut encourager les stages dans les territoires défavorisés : mais les mesures incitatives ne suffisent plus. Quelles suites, madame la ministre, proposez-vous de donner aux propos du Président de la République, le 18 septembre dernier : « Nous avons trop longtemps […] laissé les professions de santé autogérer leur démographie. Il est temps d'agir et de faire des choix. Si certains ont du mal à le faire, nous me ferons à leur place ».

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