Monsieur le président, monsieur le ministre, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, la sécurité civile constitue pour notre pays un sujet crucial qui concerne tous les Français. Grâce à des efforts budgétaires importants et continus, notamment sous l'impulsion du précédent ministre de l'intérieur, la sécurité civile de notre pays s'est considérablement modernisée. Aujourd'hui, elle s'affirme comme l'une des plus efficaces et des plus performantes d'Europe, et est enviée par la plupart de nos voisins.
Ce constat ne doit pas conduire au ralentissement de cet effort. Bien au contraire, il doit nous pousser à aller toujours plus loin pour rechercher plus d'efficacité et donc plus de protection face à la multiplication des risques de toute nature. C'est à cet objectif que répond cette mission budgétaire. Ambitieux et volontaire, le projet que vous nous présentez, monsieur le ministre, va sans aucun doute permettre d'accroître la capacité de protection de notre territoire, grâce à l'importance des moyens débloqués.
Les incendies dramatiques et dévastateurs survenus au Portugal et en Grèce, cet été, et, plus récemment, dans l'État de Californie, ont démontré que les phénomènes naturels, notamment du fait du réchauffement climatique, constituent des menaces qui ne cesseront de croître pour les populations civiles au cours des années à venir. Immanquablement, se pose donc la question des moyens pour prévenir et combattre ces risques nouveaux et multiples.
Dès lors, il me paraît fondamental d'évoquer la nécessaire mutualisation des moyens de lutte et de protection au niveau européen. En 2001, ce processus a été timidement engagé par l'Union européenne, qui a instauré un mécanisme de protection civile. En 2006, la création par la France, l'Espagne, l'Italie et le Portugal de la Force d'intervention rapide européenne – FIRE 4 – a amorcé cette démarche opportune et attendue. Mais, aujourd'hui, il nous faut aller encore plus loin. Seule la création d'une véritable force européenne de protection civile, comme notre pays le propose depuis tant d'années, nous permettra de nous adapter efficacement aux enjeux futurs.
Il me paraît notamment urgent que les moyens aériens de lutte contre les incendies soient mutualisés et que l'Union européenne se dote, à terme, de sa propre flotte de bombardiers d'eau, qui aura la capacité de se projeter sur les incendies de grande ampleur sur le territoire de l'Union européenne. L'honneur de notre pays serait de faire progresser cette idée à l'occasion de la présidence française de l'Union.
Je souhaiterais ensuite rendre hommage aux pompiers, professionnels et volontaires. Comment, en effet, ne pas parler de ceux qui, tout au long de l'année, font preuve d'engagement, de dévouement, de disponibilité et, surtout, de courage au service de la collectivité nationale ? Nous savons tous ici ce que nous leur devons. Face aux sacrifices, parfois lourds, que leur engagement exige, des efforts conséquents ont été accomplis concernant leur statut, et plusieurs réformes importantes ont été mises en oeuvre depuis quelques années. Je salue, à cet égard, les engagements très lourds que supportent les conseils généraux pour financer ces réformes.