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Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du 13 décembre 2007 à 9h30
Débat sur le pouvoir d'achat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Vous vous inscrivez dans la continuité car, à ma connaissance, on n'a pas changé de majorité.

La moitié des 120 000 logements vendus en 2006 ont été achetés par des particuliers qui en ont ainsi profité pour alléger leurs impôts. Depuis 2003, le dispositif de Robien a permis de construire des milliers de logements qui sont restés vides, parce qu'ils sont situés dans des secteurs sans déficit de logements, ou parce que les loyers y sont trop élevés.

Aujourd'hui, les dépenses de logement représentent à elles seules entre 15 % et 40 % des dépenses des foyers. La seule mesure adéquate pour faire face à l'urgence est d'instaurer un gel temporaire des loyers, y compris lors du changement de bail, le temps nécessaire pour compenser l'augmentation du coût des loyers, qui a été, ces dernières années, plus rapide que l'inflation.

À cela s'ajoute le renchérissement des produits pétroliers. Le doublement de l'aide à la cuve n'est une solution ni à moyen ni à long terme. Je vous propose de créer un fonds de reconversion du chauffage au fioul vers des énergies renouvelables, alimenté par un prélèvement sur les profits des industries pétrolières. Quant aux dépenses de transport, n'en déplaise à Mme Lagarde – qui ne montre d'ailleurs pas l'exemple –, l'utilisation du vélo ne pouvant pallier toutes les situations, l'instauration d'un chèque-transport sur le modèle de la prise en charge de la carte orange en Île-de-France doit être à l'ordre du jour. Et je suis heureux que cette proposition commence à faire des émules dans les rangs de la majorité.

Nous ne pouvons non plus passer sous silence le poids accru des dépenses de santé dans le budget des ménages modestes. Nous en avons maintes fois parlé lors du débat sur la loi de financement de sécurité sociale. Et je réaffirme l'opposition des députés GDR aux franchises médicales et aux dépassements d'honoraires.

Vous distribuez à tout va les exonérations fiscales et de cotisations sociales. Mais une fois ses ressources épuisées, l'État reprend ce qu'il avait donné avec tant de prodigalité. Le projet de loi dont nous débattrons la semaine prochaine revient en fait à puiser dans les réserves des salariés. Visiblement, avec vous, tout ce qui est aux riches leur reste acquis. Mais tout ce qui est aux 90 % restants de la population, est négociable... y compris pour leur redistribuer autrement ce qu'ils avaient déjà ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)

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