Merci, monsieur Myard !
La hausse des prix du panier de la ménagère touche également la consommation des fruits et légumes frais, alors que nos compatriotes en consomment de moins en moins, comme une étude récente du CREDOC l'a montré. Une association de consommateurs a procédé à des relevés de prix pendant l'été 2007 pour évaluer le budget mensuel des foyers qui suivraient les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé d'une consommation individuelle de 400 grammes par jour. Cette dépense varie entre 57 euros par mois pour un couple sans enfant et 115 euros pour un couple avec deux enfants de plus de dix ans, soit entre 5 % et 12 % du SMIC, et je ne parle même pas des fruits et légumes issus de l'agriculture biologique, meilleurs pour la santé car sans pesticides. Les messages publics sur la nutrition ont peu d'impact si les produits ne sont accessibles qu'aux foyers les plus aisés.
L'envolée des prix des produits laitiers à la consommation est la conséquence de la spéculation des distributeurs intermédiaires. Danone a augmenté en novembre dernier de 10,5 % les prix de ses produits laitiers et Lactalis en fait autant, annonçant 15 % à 17 % d'augmentation. Or ces augmentations ne traduisent pas la réalité du marché agricole. En effet, il n'y a pas de pénurie de lait en Europe et la production satisfait à la demande et à la consommation. Ces dernières années, de 2002 à 2006, 30 000 paysans ont arrêté de produire du lait parce que les prix à la production ne cessaient de diminuer : en quatre ans, ils ont perdu l'équivalent de deux mois de revenus. Pendant ce temps, les grands groupes industriels transformateurs augmentaient les prix à la consommation, et par conséquent leurs bénéfices sur le dos des producteurs et des consommateurs. La hausse des prix à la production, cette année, est due à leur indexation sur le cours des produits exportés, hors Union européenne, qui représentent pourtant moins de 10 % du volume de lait européen.
Le poste « logement » subit lui aussi un dérapage constant que vous avez encouragé par les mesures prises en six ans de gouvernement UMP. Vous avez, notamment par des mesures d'incitation fiscale, encouragé la spéculation dans le secteur privé de construction de logements, alors que cet argent, manque à gagner pour le budget de l'État, aurait mieux été utilisé en investissant dans le logement social et réellement social.