Que dites-vous aux personnes handicapées qui voient le pouvoir d'achat de leurs allocations de handicap se dégrader, aux retraités qui voient stagner leurs pensions de retraite contributives ou leurs aides de minimum vieillesse ? « Travailler plus pour gagner plus » ? La formule trouve vite ses limites.
Pour rétablir le pouvoir d'achat, des solutions existent : d'une part, la hausse des revenus du travail dès la première heure travaillée, l'augmentation des revenus de remplacement, et, d'autre part, la baisse ou l'encadrement des dépenses contraintes des ménages modestes, sans oublier, bien sûr, les enjeux écologiques.
L'UMP, qui est au pouvoir depuis bientôt six ans, découvre, ô miracle, qu'il existe un problème de pouvoir d'achat. Mais le problème ne se pose pas pour tout le monde de la même façon. Les catégories les plus aisées n'ont en effet pas été touchées. Elles ont même bénéficié en priorité des réductions d'impôts et autres avantages de ces dernières années. Ce sont aussi les plus riches qui ont été l'objet de toutes les attentions dès l'installation du nouveau président, avec la loi TEPA votée en juillet. D'un seul coup, 15 milliards d'euros ont été offerts en cadeaux à quelques centaines de milliers de personnes, les plus riches, sous forme de bouclier fiscal et de déductions des intérêts d'emprunts immobiliers, quand des millions de Français ont du mal à boucler leurs fins de mois pour assurer seulement le strict minimum, manger, se vêtir, se loger. Il est vrai que, vues de Neuilly ce sont des préoccupations bien terre à terre.
Qu'avait fait le Président de la République ces dernières années comme ex-responsable de l'UMP ou comme ex-ministre de l'économie pour le pouvoir d'achat des petits salaires, des chômeurs, des minima sociaux, des retraités ou encore pour l'allocation pour adulte handicapé dont l'augmentation limitée, de 1,5 %, est inférieure à l'inflation pour 2007 ? On oublie souvent la promesse du ministre de l'économie Sarkozy de faire baisser de 5 % les prix de la grande distribution.