La réalité reste la même et les faits sont têtus.
La réalité est que, en matière de transport, les inégalités entre salariés sont particulièrement fortes, notamment aux alentours des grandes villes. Je cite le cas de mes administrés : des dizaines de milliers de salariés qui habitent dans la troisième couronne de la banlieue parisienne doivent parcourir, chaque jour, pour se rendre à leur travail à Paris, une centaine de kilomètres. Ils dépensent par mois soit 108,60 euros en carte orange 6 zones, soit de 300 à 400 euros d'essence et de remboursement d'emprunt pour l'achat d'une voiture pour ceux qui sont obligés d'emprunter leur véhicule personnel. Pour ces salariés, le coût du transport est soit pris en charge totalement par leur entreprise ou par leur administration, soit pris en charge partiellement à 50 %, soit pas pris en charge du tout, alors même qu'il peut représenter jusqu'à 20 % de leur salaire net. Je crois qu'il y a là une injustice à laquelle il faut remédier.
Je ne crois pas que la solution réside dans la mise en place d'un chèque transport obligatoire. Les situations entre les salariés, les entreprises et les administrations sont aujourd'hui trop différentes pour que nous puissions imposer un modèle unique efficace.
Deux pistes peuvent néanmoins être envisagées.
La première est la dématérialisation du chèque transport. Un système dématérialisé, où la compensation du coût du transport apparaîtrait directement sur la feuille de paie du salarié, réduirait les frais de gestion et faciliterait la mise en oeuvre du chèque transport.
Deuxièmement, je propose que cette question du chèque transport soit soumise à la négociation des partenaires sociaux dans le cadre de la loi sur le dialogue social, ce qui permettrait d'étudier, dans une durée limitée, des propositions qui peuvent paraître intéressantes pour les salariés et pour leur pouvoir d'achat. Xavier Bertrand a suffisamment montré ses talents de négociateur au cours des dernières semaines pour nous laisser espérer des résultats très concrets sur ce sujet.
Ces propositions me paraissent s'inscrire exactement dans la doctrine économique défendue par le Président de la République et le Gouvernement, à savoir valoriser le travail des salariés en le remettant au coeur de la société. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)