Je sais, monsieur Bertrand, que vous faites partie de ceux qui militent depuis des années pour que ce principe devienne une réalité.
Madame la ministre, c'est à une révolution des mentalités que nous appelons. Avec l'UMP, nous sommes décidés à faire avancer ce dispositif qui permettra d'augmenter les revenus des Français, donc leur pouvoir d'achat, dans toutes les entreprises, des plus grandes aux plus petites.
Ce supplément de rémunération – je m'adresse aux partenaires sociaux, qui ont bien longtemps combattu ce principe – n'a pas vocation à se substituer au salaire. Il ne s'agit pas de remplacer progressivement, en usant de je ne sais quelle malice, les augmentations de salaires par les gains réalisés grâce au dividende du travail, à la participation ou à l'intéressement. Ces deux revenus sont complémentaires, et c'est la réelle association du capital et du travail qui permettra au salarié de trouver, dans cette participation ou cet intéressement, la juste rémunération de sa contribution au développement de l'entreprise.
En 2005, 14,5 milliards d'euros ont ainsi été distribués à plus de 6 millions de salariés du secteur marchand, soit une prime moyenne de 2 169 euros par salarié. Ce surcroît de rémunération annuelle dégagé par l'ensemble des mécanismes d'épargne salariale est équivalent à 7,5 % de la masse salariale des bénéficiaires.
Mais ce résultat est encore trop timide, et il faut aller plus loin, notamment dans le dialogue social. Vous avez d'ailleurs entamé des discussions qui vont dans le bon sens, monsieur le ministre, et nous vous encourageons à les poursuivre, car l'élargissement du système de la participation ne pourra se faire sans dialogue social. Madame la ministre, faites en sorte que les mesures relatives à l'actionnariat salarié et au dividende du travail qui ont été votées soient appliquées.
Par ailleurs, j'étais assez réservé sur la libération du fonds de participation mais, la décision étant prise, je l'accepte bien volontiers. En revanche, en ce qui concerne l'intéressement, le Gouvernement doit accepter nos propositions, notamment celle qui consiste à généraliser le dispositif. Nous entendons en effet aller plus loin qu'en 2005, où un obstacle nous avait empêchés de gravir la dernière marche, en faisant en sorte que, dans toutes les entreprises employant au moins un salarié, une option puisse être offerte entre l'une des composantes de la participation : l'actionnariat salarié, pour ceux qui peuvent y accéder, la participation ou l'intéressement. Nous déposerons donc un amendement au projet de loi pour le pouvoir d'achat afin de permettre ce choix et de favoriser l'accès à l'intéressement des entreprises de moins de cinquante salariés, pour lesquelles il me semble que c'est la meilleure piste. En effet, seules 11 % des entreprises de moins de cinquante salariés sont couvertes par ce type d'accords.
Il faut donc de l'ambition et de l'audace, et nous n'en manquons pas. Mes collègues de l'UMP expliqueront ainsi la manière dont nous entendons permettre aux salariés de voir leur pouvoir d'achat augmenter de manière durable, monsieur Sapin, car c'est ce qu'ils attendent de nous. Il s'agit de changer les mentalités dans notre pays et de faire tomber les barrières entre capital et travail. Cette juste rémunération, en permettant d'augmenter le pouvoir d'achat, renforcera encore l'activité de nos entreprises, grâce à la confiance qu'inspireront aux salariés les propositions audacieuses et dynamiques du groupe UMP. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)