Ce matin le pétrole a augmenté de quatre dollars ; je crains donc que cette baisse ne soit que très temporaire.
Vous préférez que ces profits, qui ne sont pas utilisés pour investir, soient redistribués sous forme de dividendes aux actionnaires au lieu de bénéficier à la collectivité tout entière. Vous avez d'ailleurs rejeté notre idée d'un prélèvement sur ces bénéfices qui n'était peut-être pas si mauvaise, puisque j'ai entendu une déclaration du Président de la République qui envisage un prélèvement spécial pour le codéveloppement avec les pays du sud.
Introduire une concurrence sauvage ou favoriser les grandes surfaces n'est pas, non plus, la réponse miracle à la perte de pouvoir d'achat des Français. Quant au doublement de l'aide à la cuve, seule mesure concrète que vous ayez prise à ce jour, nous ne saurions nous en satisfaire.
Il y a pourtant des mesures d'urgence à prendre : les marges que la grande distribution dégage par rapport aux prix des producteurs doivent être redistribuées aux consommateurs, il faut réfléchir à des incitations fiscales pour faire baisser les prix des produits de première nécessité – nous avions proposé une baisse ciblée de la TVA.
Certes, on nous promet dans le projet de loi pour le pouvoir d'achat quelques mesurettes. Pourtant, depuis juin dernier vous avez eu le temps d'agir ! Vous nous avez habitués à beaucoup plus de rapidité et d'efficacité quand il s'agit d'augmenter le pouvoir d'achat des plus aisés qui n'ont sur ce sujet que des motifs de satisfaction.
En revanche, pour les moins nantis, nous avons quelques raisons d'être inquiets quand nous entendons Laurence Parisot, la présidente du MEDEF, reconnaître qu'il y a un problème de pouvoir d'achat et proposer pour le résoudre de supprimer toute durée légale du travail. Et les déclarations du Président de la République sur ce sujet ne sont pas de nature à nous rassurer.
Une fois de plus, plutôt que de dresser le constat de l'échec de sa politique depuis 2002, la majorité accuse les 35 heures d'être responsables de tous les maux. Leurs remises en cause successives depuis 2002 se sont pourtant révélées inefficaces pour le pouvoir d'achat, mais vous remettez le couvert, histoire d'allumer des contre-feux. Vous savez bien que les chômeurs et les personnes à temps partiel subi n'ont pas la possibilité travailler plus pour gagner plus.
Contrairement à ce que disait M. Copé tout à l'heure, une étude récente de la Commission européenne montre que les Français qui travaillent le font, en termes horaires, dans des proportions équivalentes à celles constatées dans les pays limitrophes et avec la meilleure productivité européenne !