Monsieur le président, mesdames et monsieur les ministres, mes chers collègues, les réformes du Gouvernement, engagées ou à venir, permettront, comme partout ailleurs en Europe, de revenir au plein-emploi et d'augmenter le pouvoir d'achat. Mais, pour convaincre l'opinion publique et surmonter les résistances, ces réformes doivent s'inscrire dans une stratégie à moyen et long terme, et d'être accompagnées de mesures de justice. Ce seront les deux points de mon intervention.
Pour définir une stratégie à long terme, je pense que nous devons partir de trois singularités françaises qui nécessitent d'être corrigées.
La première est le niveau élevé de nos dépenses publiques, qui porte atteinte tant à la compétitivité des entreprises qu'au pouvoir d'achat des salariés. Les onze pays développés qui ont le plus augmenté leur taux d'emploi et leur pouvoir d'achat ont baissé en moyenne leurs dépenses publiques de 3 % de leur PIB. Ce n'est pas notre cas. En 2007, la France sera, avec la Suède, le pays qui, au sein de l'Union européenne, aura le taux de dépenses publiques le plus élevé en pourcentage du produit intérieur brut. Or nous savons fort bien que les politiques publiques ne souffrent pas, en France, d'une insuffisance de moyens, mais d'un empilement de structures et d'une complexité de procédures. (Applaudissements sur les bancs du groupe Nouveau Centre.)